Héraclès (Hercule), le héros légendaire de la mythologie grecque tient son nom construit à partir du radical hr. Ce nom, habituellement traduit parla « Gloire d’Héra » offre une autre compréhension si l’on approche précisément la traduction du nom « Héra », la déesse du Ciel. Héra, forme féminine de Hesus, est le latin qui traduit la « maîtresse de maison ». Il correspond au Neb Hwt (Nabintou), de la tradition nilotique,la « maîtresse du palais », la « maîtresse du château »,celle que les Grecs nomment Nephtys. Le suffixe clès de kléos quant à lui, signifie « gloire », « éclat ». Héra, tout comme Horus, est une divinité associée à la lumière. Charles Ploix revient sur cet aspect dela déesse : « les rapports d’Héra, avec Hestia, avec Héphaistos, avec Prométhée, témoignent de son caractère de divinité lumineuse. On sait qu’Hestia et Héphaistos passaient aux yeux de toute l’antiquité pour représenter le feu,c’est-à-dire la lumière. Prométhée en était l’inventeur. Or, Hestia était la sœur d’Héra, en même temps qu’elle était sœur de Zeus. Suivant certaines légendes, Prométhée était le fils d’Héra et du Titan Eurymédon. Dans Hésiode,Héphaistos est le fils d’Héra et de Zeus, fruit tardif d’amours qui avaient duré pendant trois cents ans. Ces prétendues généalogies ne sauraient porter atteinte à la conception primitive de la déesse; elles ne prouvent qu’une identité de nature entre les ascendants et les descendants. Ils sont de la même famille, parce qu’ils sont de la même espèce. Comme première manifestation de la lumière, Héra est l’aînée des filles de Kronos. Parmi les nombreuses épithètes d’Héra que nous connaissons, celles de (en grec dans le texte,Homère, passim.), (en grec dans le texte,Iliad. XIII, v. 396), (en grec dans le texte, Hesych.),contiennent le radical op qui exprime l’idée de voir, d’éclairer. D’autres surnoms attribuent à la déesse un caractère de beauté qui n’appartient qu’aux dieux de la lumière » (La Nature des dieux…, p. 242).
Bien que les épithètes mentionnées par l’auteur soient présentées en alphabet grec dans le texte, le radical opsouligné par Ploix peut être retenu comme celui qui sert à former le vocable « Aithiops », « visage brûlé »,que l4auteur fait correspondre à voir,éclairer. Ceci permet d’associer l’étymologie d’Héra au visage, à la face, au Soleil. Ainsi compris,« Héraclès » signifierait certes la Gloire d’Héra, mais d’abord le« Visage Glorieux », le « Brûlé Glorieux », la « Tête Glorieuse », la « Tête Auréolée », etc., ce qui le rapproche de la figure d’Horus comme l’atteste par ailleurs les études conduites par Martin Bernal et les similitudes établies entre les deux personnages. Héraclès et les divinités de la tradition grecque paraissent en Éthiopiens sur les vases grecs à figures noires, les premières représentations des héros de la mythologie grecque. Ce qui permet d’établir le canon artistique initial qui aura fait sortir ces héros des hymnes et poèmes psalmodiés par les aèdes de la Grèce antique.
De l’origine du nom «Jésus»
Aussi certain est le lien que j’établis entre le nom du personnage biblique de Jésus et la locution kémite hr. Comme on l’a vu, Héra est la forme féminine de Herus. Herus a le sens de « maître de maison » et se construit à partir du rhotacisme et radical (h)esus signifiant bon, noble, maître. Le rhotacisme en latin désigne la transformation du r en s, phénomène courant depuis les guerres puniques. Le radical hr offre une forme du même sens, hry, « maître », attesté en Medu Neter, et qu’A. Moussa Lam fait correspondre au Pulaar huuri, « qui est au-dessus », hoore, « tête », « chef » (Les Chemins du Nil, p. 116). Plusieurs langues, dont l4espagnol, forme une correspondance phonétique entre le h et le y comme dans hedera (lierre) qui devient yedra, ouherba (herbe) yerba, etc. C’est sur ce modèle phonétique que Hesus deviendra Yesus, Iesous, Iesu’ah, etc., que l’exégèse biblique veut traduire par « Dieu sauve » sans expliquer d’où provient le « Dieu » et le« sauve ». Au demeurant, l’allusion au Salut n’échappe pas à la figure d’Horus appelé Hr-Shd, « Horus-le-Sauveur ». Shd devient Sadiesu, offrant le même sens, forme vocalisée encore usitée aujourd’hui en Afrique centrale (Congo). Ce terme, Sadiesu, correspond au Sèshad égyptien, d’où le nom Horus-Shed, Horus-le-Sauveur (Telema, p.357).
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