Le pays le plus européen de l’Amérique latine cache son origine africaine. Aujourd’hui, 200 ans après sa fondation, il fait face à l’intégration des classes marginalisées et à la révision d’un discours monolithique et européisant.
C’est l’hiver à Buenos Aires et le froid se dégage humide du Río de la Plata. Parc Patricios, ce quartier composé de typiques immeubles bas et d’anciens entrepôts industriels fermés, est drapé d’une légère brume. Nous avançons par la rue Monteaguado, bordant le parc qui étale sa pénombre sur le quartier. C’est vendredi soir, la nuit est déjà tombée.
Mal illuminé et planté de grands arbres, au centre du parc on voit des feux de bois improvisés avec lesquelles les jeunes vivant dans la rue se réchauffent. Ils sniffent de la colle, fument de la pâte de coca, représentent la triste réalité de l’exclusion sociale, conséquence de plusieurs crises qui ont secoué l’Argentine. Plus d’un intellectuel parle d’un nouveau genre de génocide, parce que la pauvreté, dans un pays où l’on produit des aliments pour plus de 300 millions de personnes, est inévitable.
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