Un livre sur Louis 14 et l’Afrique appelle immédiatement quelques interrogations : Pourquoi écrire sur les relations que ce roi entretint avec ce continent et non sur celles de François 1er, de Louis 13, de Louis 15 ou même celles de Napoléon Bonaparte? En un mot, pourquoi le choix de ce dignitaire français plutôt qu’un autre? Car, à vrai dire, nous ignorons tout des contacts que ces souverains et empereur français eurent avec l’Afrique. Avant le partage de ce continent entre les occidentaux et le début des politiques de sa colonisation, les dirigeants français avaient-ils déjà une politique africaine; parallèlement au commerce des esclaves.
Tidiane Diakité ne laisse pas longtemps le lecteur avec ces interrogations. Dès le premier chapitre, il satisfait pleinement sa curiosité. En effet, très vite, le lecteur comprend que Louis 14 est celui qui a jeté les bases d’une vraie politique africaine de la France; politique dont la permanence à travers le temps jusqu’au 21e siècle est tout à fait éclatante. D’autre part, plus que toute autre époque, le siècle de Louis 14 est celui qui a laissé le plus de traces sur l’Afrique dans les archives françaises. Louis 14 s’impose donc à nous dès lors que nous voulons sonder la source des relations suivies entre la France et l’Afrique noire.
L’entrée de la France dans le commerce des esclaves
Quand on entreprend la lecture des relations entre les Français et les Africains avant la deuxième moitié du 17e siècle, ce qui retient l’attention de manière frappante, c’est l’absence du sentiment de supériorité raciale. Ce n’est qu’au 19e siècle que la notion de race a été appliquée à l’homme et avec elle celle, très contemporaine, du racisme qui établit une échelle de valeurs entre les humains. Le Portugal et l’Espagne, avant de devenir les pionniers de la traite négrière au XVe siècle, recherchaient l’or et les épices sur les côtes africaines où ils côtoyaient les Noirs dans une franche relation commerciale et de découverte des uns et des autres. Leurs récits de voyages qui nous sont parvenus sont exempts du sentiment de supériorité raciale. Tidiane Diakité montre que les premiers Français – les Normands – à séjourner en Afrique pour les mêmes raisons l’ont fait dans le même esprit.
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