Le ciel ténébreux peignait la voûte céleste, la brume était épaisse, le soleil était absent. Recouverts d’une armure de fer, protégés d’un bouclier d’airain, portants un heaume à la tête et une épée à la main, nous pensions être prêts pour le combat. C’est alors que nous avons chevauché, tels des chevaliers teutoniques, des contrées inconnus, parcourant terres et eaux, bravant vents et marées.
Nous avons entrepris des croisades, des guerres et des expéditions à la recherche du saint graal. Pourtant, dans cet immense champ de bataille, avons-nous simplement triomphé de nos passions?
Satisfaisant toutes nos envies, réalisant tous nos fantasmes, notre œil se délectait de voir, notre oreille se satisfaisait d’entendre et notre bouche ne se rassasiait de manger.
Mais, tout n’était que souffrance dans cette course au plaisir.
Semblables à des aveugles conduisant des aveugles, nous regardions sans voir, et nous écoutions sans comprendre.
Nous nous sommes fourvoyés car la vérité se trouvait dans un royaume sans chemin.
Nous avons amassé des richesses et conquis des terres pour construire ce royaume, mais tout était éphémère et poursuite du vent.
Nous avons érigé des monuments religieux pour y mener un culte, mais nous avions oublié que la foi est un temple sans façades.
Nous voulions peser l’impondérable, voir l’invisible et attraper l’impalpable.
Mais, tout n’était qu’illusion.