L’écrivain et femme politique Aminata Traoré réagit aux interventions françaises au Mali et en Centrafrique. Aminata Traoré, ancienne ministre malienne et militante altermondialiste, s’est montrée critique dès le début de l’intervention Serval au Mali.
Vous êtes critique sur les interventions françaises au Mali et en Centrafrique. Pourquoi ?
On ne résout pas par les armes des problèmes liés à la politique économique internationale menée depuis plus de trente ans en Afrique. Il faut revenir aux origines du problème: Les institutions internationales de financement, auxquelles participe la France, n’ont pas développé l’Afrique mais, l’ont au contraire fragilisée, secrétant le chômage et la pauvreté. Parmi les terroristes il y a aussi des jeunes désespérés, sans avenir. On les retrouve parmi les djihadistes au Mali ou au sein de la Seleka. Les points communs entre le Mali et la Centrafrique ce sont le profil des acteurs, les causes profondes de la déstabilisation et la militarisation.
Au Mali, les djihadistes menaçaient d’atteindre Bamako et terrorisaient la population, tandis qu’en Centrafrique les violences avaient pris une ampleur alarmante. Fallait-il ne pas intervenir malgré tout ?
Je ne veux pas me laisser enfermer dans ce questionnement car, je n’aime pas commencer par la fin de l’histoire. Il faut se demander comment on en est arrivé là. La guerre en Libye menée par Nicolas Sarkozy a déstabilisé toute la région. Le Mali a été le premier pays à en faire les frais, à cause de la circulation des armes venant de Libye et la rébellion touareg.
Cet article vous intéresse et vous voulez le lire en entier ?
Accéder à tous les contenus Premium. Plus de 2000 articles et ebooks