Décidément, l’histoire n’est pas une science, sinon celle du mensonge. En recoupant plusieurs sciences modernes, un universitaire montre que l’Amérique précolombienne était en partie un continent africain. Voici comment l’occident a maquillé cette époustouflante vérité…
Spécialiste des langues et cultures africaines, il étudie depuis longtemps les Amériques précolombiennes. Il a découvert des choses intéressantes. Pendant des millénaires, les populations africaines ont colonisé l’Amérique, qu’ils appelaient Tarana. Utilisant le couloir des alizés, les mool-mariniers d’Afrique de l’Ouest – pays des Yoroubas – ont hardiment traversé l’océan pour peupler Tarana.
“Tout le lexique spirituel, géopolitique, culturel et artistique du continent américain renvoie aux communautés Yoruba, Fon, Mina, Lebu-Wolof, Bantu, Maratana, Mandeng-Soninké ou Akan Baoulé.” En effet, on retrouve le vocabulaire africain de Tarakasum/Alaska à Taragoni/Patagonie ; des Gaytimara du Guatemala et des Andoras du Honduras aux Gayrifunia de Californie. “L’Afrique nourrit la toponymie du Toro-Silla ou Pérou-Chili, du Baragwa/Paraguaï et du Burugwa/Urugwaï”
La traite négrière est une des pages les plus injustes de notre histoire. Si tant d’Africains ont été déportés en terre d’Amérique, c’est parce que des noirs Africains y vivaient déjà, bien avant l’arrivée des Blancs.
Ils s’appelaient entre eux les Maranes, ou Marounes, ce qui a donné le qualificatif de Nègres Marrons. Alors s’instaura le commerce triangulaire, où les bateaux négriers quittaient Nantes, Bordeaux ou Saint-Malo pour emplir en Afrique leurs cales de “bois d’ébène” ; ainsi nommait-on les esclaves noirs. Les colons blancs du jeune continent ont usé et abusé de cette main d’oeuvre gratuite, corvéable à merci.
L’Eglise de Rome lui apporte son concours actif. Pire encore, et c’est là que l’on peut parler de complot : les Noirs indigènes furent assimilés aux Noirs déportés d’Afrique par la traite des esclaves. Résultat : les Noirs d’Amérique, pourtant résidents libres et de plein droit de la terre américaine, furent assimilés aux esclaves et traités comme tels.
Les esclaves venus d’Afrique sont, pour la plupart, morts sans progéniture. Leur descendance peu nombreuse ne saurait expliquer à elle seule le pourcentage actuel de population noire, y compris dans des secteurs qui ne furent jamais concernés par la traite. Pathé Diagne enfonce le clou : les indigènes noirs américains s’appelaient eux-mêmes des Mara ou Marrounes et non des Noirs.
” C’est leur nom, Mara ou Maya qui a nommé le peuple Maya. C’est leur nom, Marana ou Marroune, qui est à l’origine du terme de nègres marrouns ou nègres marrons.” J’ai appris au lycée, dans le Mallet et Isaac, que les nègres marrons étaient des esclaves évadés qui formaient des îlots de résistance où ils vivaient retranchés. Encore une invention pudique du Bon Blanc. Leur sort fut celui des Amérindiens, chassés de leurs terres, ensuite massacrés ou parqués dans des réserves.
Les Marrounes ou Mayas étaient des Africains, ils ont conquis ces terres qui étaient les leurs, ils y ont bâti des villes et fait prospérer plusieurs civilisations avancées, comme celle des Mara/Mayas, et celle des Toromagen/Olmèques. A preuve, les têtes géantes d’Africains, sans doute celles de monarques divinisés, qui sont le fleuron et la signature de la civilisation olmèque, réputée la plus ancienne du continent américain.
On retrouve les pyramides africaines nommés Mbanu, Torogale ou Teocali des deux côtés de l’atlantique : à Kulikuli, capitale du Jolof sénégambien, comme à Cuilicuili, métropole du Mehewa mexicain ; mais aussi à Warakas/Warhoh, autre métropole du Jolof, comme à Oaxaca/Warakas, autre métropole du Mehewa mexicain.” écrit Pathé Diagne. Je ne puis rendre ici les quelques mille pages de ses trois volumes.
En utilisant la génétique, l’onomastique et l’étude des esclaves de la traite, Pathé Diagne vient d’achever une trilogie érudite, magistrale, qui demande à être relayée et amplifiée par des auteurs plus accessibles. D’ores et déjà, grâce à ses recherches, nous savons qu’on nous a menti sur l’Amérique et son passé. Formons le vœu que grâce à ces racines nouvelles, autrement plus nobles que celles de la traite négrière, les populations noires américaines retrouvent une fierté légitime.
Les Maranes ou Mayas ont appartenu à une nation conquérante, hardis navigateurs, colons,
bâtisseurs. Leur vocation guerrière se lit assez sur les traits nobles des têtes olmèques. Même si l’état racialiste blanc a voulu brouiller les cartes, il était écrit que tôt ou tard justice leur serait rendue. L’élection du Président Obama participe de cette réhabilitation légitime. Si demain les Chinois, à leur tour, envahissent l’Amérique, s’appuieront-ils sur les anciens proprios, les Noirs, pour dominer les Blancs ? Tant il est vrai que l’histoire bégaie…
D’ailleurs, la notion d’indigène sur sa terre ancestrale a-t-elle encore du sens face à la mondialisation, au métissage racial et culturel ? Et la notion d’indigène comme primo-arrivant est une ânerie face à des millions d’années d’aventure humaine… Les pays ont été mille fois envahis par chaque race tour à tour. La notion de forêt primaire dénote le même ridicule. Primaire au sens de très ancienne, oui. Mais avant, à sa place, il y eut des mers, des sables, des cités brillantes, des cendres, des laves, encore des mers…(1)
Voici plusieurs similitudes troublantes qui confirment cette évidence. Il nous faut ré-écrire l’Histoire de l’Humanité.
(1) Eden Saga