Existe t-il une philosophie négro-africaine ? Cette question aura occupé plusieurs générations de chercheurs africains formées à l’école de la philosophie occidentale, école dont les figures les plus illustres sont entre autres Kant, Hegel, Hume, Heidegger ou encore Descartes. Or, ceci devient un paradoxe lorsqu’on découvre que cette philosophie occidentale, aux sources de laquelle se tient la philosophie grecque des auteurs tels qu’Aristote, Platon ou Socrate, fut en réalité une fille tardive de la philosophie africaine. Ce constat oblige une nouvelle question : existe t-il une philosophie grecque? En 1954, George G.M. James, africain né en Guyane, publiait une œuvre magistrale, aujourd’hui considérée à juste titre, comme l’une des plus importantes de tous les temps.
Dans son livre héritage volé, Georges G. M. James ne démontre pas seulement l’origine africaine de la philosophie grecque, mais ajoute aux faits rigoureusement documentés une certitude: celle de l’origine africaine de la civilisation. Ce livre a pour ambition de démontrer que les véritables auteurs de la philosophie grecque n’étaient pas les grecs mais le peuple africain plus connu sous le nom d’égyptiens. L’honneur et la reconnaissance attribués de façon erronée aux hellènes pendant des siècles reviennent en réalité au continent noir. Ce vol de l’héritage africain par les grecs a donné naissance à une opinion mondiale erronée selon laquelle les africains n’auraient apporté aucune contribution à la civilisation et qu’ainsi ils seraient arriérés. Cette image déformée est à l’origine du racisme qui accable les noirs à l’heure actuelle.