Des sociologues de l’Université de Francfort-sur-le-Main participent aux programmes nationaux de recherche sur la répression des soulèvements et le refoulement des réfugiés. Ces projets, qui perçoivent des millions d’euros du ministère allemand de la recherche et de la culture portent le nom de «recherche sur la sécurité civile» et concernent entre autre les «conflits culturels et sociaux » que pourrait entraîner «la possible arrivée en masse de migrants» dans les métropoles occidentales. Sous le titre «Culture sécuritaire en évolution», on recherche en outre dans quelle mesure la population allemande approuve des mesures répressives et de surveillance destinées à contrer les agressions perpétrées par des ennemis intérieurs. Parallèlement des «chercheurs sur la paix» de Francfort mettent au point des stratégies destinées à accroître l’efficacité des interventions militaires occidentales dans les pays du Sud. Le corpus de cette recherche est complété par une réflexion sur les questions de la « communication sur la sécurité.» Une tâche «centrale» dans l’«approche du terrorisme, des pandémies, des interventions militaires à l’étranger ou des migrations» serait «d’emballer des données complexes de politique sécuritaire dans des messages clairs et simples».
Conflits mondiaux pour la répartition des ressources
L’Université Johann-Wolfgang-Goethe de Francfort annonce que son pôle d’excellence en sciences sociales « Formation des Ordonnances Normatives » a emménagé récemment dans un bâtiment neuf (coût: 11 millions d’euros) sur le campus de Francfort Westend. Cette construction, financée pour moitié par le land (région) et pour l’autre par l’État, s’intègre « de manière remarquable dans l’ensemble » en raison du design de sa façade, a déclaré la ministre des Finances du land de Hesse, Luise Hölscher, à l’occasion des festivités de son inauguration. « L’ensemble » évoqué par Hölscher est dominé par le building qui abritait jadis l’administration de la firme IG-Farben, ce trust de l’industrie chimique qui, sous le régime nazi, s’était hissé à l’une des premières places mondiales. Cette entreprise, qui disposait à Auschwitz d’un camp de concentration personnel, est responsable aussi bien du pillage des pays occupés par l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale que de l’exploitation massive jusqu’à épuisement de travailleurs forcés. Le pôle d’excellence « Formation des Ordonnances Normatives », désormais installé sur le campus d’IG-Farben, analyse (selon son autopromotion) les « conflits mondiaux pour la répartition des ressources » qu’entraînerait prétendument le changement climatique dans le cas « vraisemblable où s’enclencheraient des migrations massives en direction de zones climatiques plus favorisées. »
Impuissance, dictature et guerre
Au total les philosophes, historiens, politologues, juristes, ethnologues, économistes, sociologues et théologiens travaillant pour le pôle d’excellence redoutent à l’évidence une détérioration drastique de la situation politique mondiale. Comme ceux qui peuplent l’aire tricontinentale ont été de nombreuses fois « en butte à l’injustice, au mépris et aux humiliations », ils inclineraient à imposer leurs « revendications normatives » contre l’Occident, si nécessaire par la force, paraît-il. Les habitants des pays occidentaux pourraient en retour, face à de multiples « scénarios catastrophes » perdre leur «confiance dans la capacité d’action de l’État » et être envahis par un « sentiment d’impuissance.»: « L’impuissance d’une société peut susciter des dictatures et des guerres, les individus se réfugiant dans l’émigration intérieure ou bien dans l’extrémisme de droite ou de gauche. »
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