Garder le silence est un acte précieux, pourvu qu’il demeure libre et consenti. Mais, le silence obligé, le silence imposé, voit naître l’angoisse, sourdre le sentiment pénible de la solitude, parfois même il invente la maladie. Le moment est venu d’en parler au médecin et pour peu que le courant passe avec ce dernier, on en viendra rapidement à parler d’autres choses. Quand la femme de la favela brésilienne parle à son médecin, elle ouvre parfois si grand son cœur à celui qui l’écoute, qu’on la pourrait croire en quête d’immortalité. Voilà que dans ce lieu misérable où le temps paraissait aboli, il n’y a plus une minute à perdre. Parler relève de l’urgence, tant le silence se fait insupportable. Par cette optique nouvelle du témoignage de femmes, le lecteur de ce livre va franchir le seuil de la favela.