La maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus répandue dans le monde: Elle atteint aujourd’hui 20 millions de personnes, et les études montrent que son incidence est en phase de croissance. En France, vers 2020, une étude statistique qui s’appuie sur la tendance démographique nationale (le vieillissement accéléré de la population française) prévoit, 200000 nouveaux cas d’Alzheimer chaque année. La génétique n’expliquant qu’une minorité des cas, les facteurs environnementaux sont de plus en plus explorés, comme l’aluminium, incriminé par une partie de la communauté scientifique dans le développement de la maladie d’Alzheimer ces dernières décennies.
Éliminer les produits contenant de l’aluminium pour contrer Alzheimer
Si la maladie d’Alzheimer résulte dans une faible proportion de facteurs génétiques défavorables, dans la grande majorité des cas, la maladie est sporadique. Les scientifiques du monde entier se penchent sur les différents facteurs environnementaux susceptibles de déclencher la maladie d’Alzheimer. Parmi eux, l’aluminium est montré du doigt par certains chercheurs.
Alors faut-il se débarrasser de tous les ustensiles et objets contenant de l’aluminium pour éviter Alzheimer ?
La réponse n’est pas si évidente. Les scientifiques incriminant l’aluminium avancent qu’il serait dangereux chez les individus dont l’organisme n’assimile pas correctement les métaux contenus dans les aliments, comme l’aluminium, le cuivre ou le fer.
En effet, ce n’est pas sous sa forme métallique que l’aluminium apparaît le plus fréquemment. Il est contenu dans l’eau, dans les sols, etc. Par ailleurs, les industriels n’hésitent pas à enrichir certaines denrées alimentaires d’aluminium. Il se retrouve donc assez facilement dans nos assiettes.
En outre, les produits cosmétiques ainsi que certains médicaments contiennent de l’aluminium comme adjuvant, notamment les vaccins. En temps normal, l’organisme devrait éliminer pratiquement tout l’aluminium absorbé grâce aux reins. Seule une infime quantité d’aluminium subsiste dans le corps.
De l’aluminium retrouvé dans le cerveau des patients Alzheimer
Lors de certaines études, les scientifiques ont noté une forte concentration d’aluminium dans les cerveaux de patients décédés de la maladie d’Alzheimer. Daniel P. Perls de l’université du Vermont et Arnold C. Brody du Research Triangle Park de Caroline du Nord ont ainsi détecté en 1980 des taux anormaux d’aluminium dans les cerveaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Lorsqu’un individu absorbe une dose d’aluminium quotidienne élevée, on assiste à des déficits de la mémoire, des problèmes de comportement, qui peuvent mener à la dépression. Par ailleurs, en 1976, une publication dans le New England Journal of Medecine rapporte des taux importants d’aluminium dans le cerveau de malades insuffisants rénaux traités par dialyse. Les malades présentaient tous avant leur décès des symptômes démentiels.
Cependant, les ouvriers exposés à l’aluminium sur leur lieu de travail ne paraissent pas souffrir d’Alzheimer dans une plus grande proportion que la moyenne. L’inhalation à hautes doses de poussière d’aluminium ne semble pas associée directement à la maladie d’Alzheimer. Par conséquent, ce facteur étiologique n’est reconnu que par une minorité de scientifiques.
Diminuer la concentration d’aluminium dans l’eau
Pour en savoir plus, rien de plus évident que de demander l’avis de l’OMS sur la question. Là encore, la controverse scientifique sur la toxicité de l’aluminium se poursuit. L’organisme n’indique qu’une valeur guide assez vague (entre 0,1 et 02 mg/l) pour la concentration recommandée de l’aluminium dans l’eau.
Henri Pézerat, célèbre toxicologue, directeur de recherche au CNRS souhaite limiter le risque. Comme nombre de ses confrères, il demande la division par 4 de la norme sur le taux d’aluminium dans les réseaux de distribution d’eau potable.
Le scientifique écrivait déjà en 2004 que plusieurs études épidémiologiques menées dans six pays différents, ont abouti à l’établissement d’un lien de corrélation entre l’augmentation de l’incidence d’Alzheimer en relation avec une concentration trop élevée de l’aluminium dans l’eau de boisson.
Questionnés, l’institut de veille sanitaire et deux agences de sécurité sanitaire, ont émis des rapports remettant en cause le caractère plausible d’une telle relation et refusant par conséquent de modifier le processus du traitement des eaux. L’eau deviendra peut-être à l’avenir un des éléments de réponse dans la question de santé publique qu’est la maladie d’Alzheimer.