L’individu qui se trouve sous l’emprise de la colère et qui essaie de la contrôler, de la réprimer ou de la surmonter, s’expose inévitablement à une situation conflictuelle. Une lutte s’établit entre deux sentiments antagonistes.
Ce refoulement entraîne un déséquilibre de l’âme. Car, cette énergie négative agit comme un poison polluant le psychisme et entraînant subséquemment, des maladies psychosomatiques.
Cela veut-il dire que nous devons rejeter nos pulsions brutes dans la société ?
Bien sûr que non… Il faut les symboliser afin que cette Materia prima sublimée soit acceptable pour tous.
C’est grâce à l’art-thérapie que nous transmutons nos pulsions sadique-anales et que nous nous dépouillons de nos peines, nos angoisses et nos souffrances pour revêtir un nouveau blason : Celui de l’esthétique. C’est par ce processus alchimique que nous sublimons notre énergie négative, la transformant et la matérialisant en une énergie positive et créatrice.
Ainsi, la liberté d’expression est préférable à la répression et la coercition. Car, l’homme qui est sous le joug d’une obédience est comme un fauve près à bondir sur sa proie. Son agressivité ne se traduit que par la violence parce qu’il n’a pas d’exutoire et qu’il ne peut l’extérioriser sur un support artistique.
Cette opération symbolisée par la création d’une œuvre d’art est la première forme de sublimation des énergies. En effet, les dessins sur les parois des grottes réalisés par nos ancêtres étaient les premières l’expressions de leur instinct de survie. C’est ainsi que l’activité artistique permet de convertir nos pulsions de mort en une pittoresque création. Ces gravures picturales avaient une dimension hautement magique : Celle de changer les pulsions de mort en pulsion de vie sous l’égide du nom-du-père internalisé.
Ainsi, une société équilibrée permet la sublimation des pulsions de ses citoyens. Mais, une société malade ne fait que projeter ces pulsions de mort sur des champs de bataille et finit par s’autodétruire.