Le Kikumbi est un rite initiatique répandu chez les peuples bantous répartis au Gabon, en République Démocratique du Congo, et à la république populaire du Congo.
A Pointe-Noire précisément, en république du Congo, en tradition “vili”, la cérémonie du rite kikumbi consiste à préparer secrètement la mariée. Avant le mariage la jeune fille se cache à un coin où elle subit certaine initiation. Cette pratique est aussi observée chez les “Lari”, les bavili, les basolongo, les bawoyo et d’autres peuples en Afrique Centrale. Ce rituel est lié à la vie sociale. La pratique du Kikumbi se retrouve également chez les Barega, les Bahunde, mais aussi les baluba du Kasaî entre autres. Ces derniers sont d’ailleurs réputés pour la danse d’amour que, lors de l’initiation les filles apprennent dans le bois sacré pour obtenir l’ukutchebana, talent indispensable pour faire une bonne épouse. Dès que leurs filles atteignent l’âge de 15 ans, beaucoup de parents rassemblent boissons et vivres afin de faire plaisir aux nombreux invités pour honorer cette grande fête qui peut durer entre 15 et 30 jours d’affilé. Dans certains cas, plusieurs jeunes filles d’une même famille peuvent être internées ensemble pour le Kikumbi, ce pour minimiser les dépenses des parents. Si cette cérémonie est onéreuse, pour les parents elle contribue à préparer la jeune fille à sa vie de femme.
La jeune fille en âge nubile est entourée pendant l’internement de ses tantes et de sages femmes qui l’initient à l’art sexuel aux soins intimes, aux rapports sociaux avec les futurs beaux parents et avec le futur mari. Elle ne touchera à rien à l’exception de ses soins intimes. Les hommes sont interdits d’entrer dans sa chambre, elle se déplace alors en escorte avec deux ou trois duègnes la tête couverte d’un pagne jusqu’aux pieds afin d’éviter les regards des hommes. Elle ne sort que pour des besoins physiologiques. Après une douche obligatoire vers cinq ou six heures du matin, elle se maquille avec le Ngoola (terre rougeâtre) et avec d’autres onguents. Chaque midi, elle prend son repas. Chaque soir, sont organisés devant la case où elle est internée un spectacle chorégraphique au tam tam, des jeux de devinette et des bigogolo « causeries improvisées » par les maduki, les « anciens ». Il arrive aussi qu’un griot improvise un concert. Cependant la colonisation avec ses religions importées, ses dogmes, ce rituel comme la plupart des rituels bantous ont été diabolisé ce qui a fortement diminué sa pratique et son influence.
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