Les écoliers d’Afrique subsaharienne, d’Asie, d’Océanie, des Antilles ou du Maghreb sont éduqués pour devenir de vrais français. Chaque matin, les cours commencent après avoir inscrit en français sur un tableau noir: Mes enfants, aimez la France votre nouvelle patrie. L’apprentissage de la langue est l’élément clé de la francisation. Hygiène, discipline et morale, les valeurs civilisatrices, sont inculquées sur un mode paternaliste tricoté de racisme. Didier Daeninckx ouvre le dossier des errements de la doctrine pédagogique de la France coloniale, entreprise dont les dommages collatéraux sont toujours à l’œuvre. En s’attelant à ce volet méconnu de l’histoire, l’auteur poursuit son étude des parts d’ombre du fait colonial entamée avec cannibale.