On nomme Bantous (ce qui signifie les « Humains » dans la langue kongo) un ensemble de peuples parlant quelques quatre cents langues apparentées dites bantoues. En Afrique, Ils sont présents d’ouest en est du Gabon aux Comores et du nord au sud du Soudan à la Namibie. Ces ethnies très variées couvrent toute la partie australe de l’Afrique, où seuls les Bochimans et les Hottentots ont des langues d’origines différentes. Autres différences avec les Bochimans et des Hottentots, nomades respectivement chasseurs-cueilleurs et éleveurs, les Bantous sont agriculteurs et sédentaires ayant aussi acquis la maîtrise du fer. Ces avancées leur ont permis de coloniser leurs territoires sur une période d’environ quatre mille ans.
Les sociétés bantous maîtrisent la métallurgie (à l’aide du fer, ils fabriquent des haches, des houes, des herminettes) et la construction fortifiée (château fort à Monomotapa). En outre, les habitations ont une architecture particulière; il s’agit de cases ou hameaux circulaires qu’on surnomme en langage bantou des Msonge.
Récemment , l’UNESCO a lancé des recherches pour établir les datations de l’âge du fer en Afrique …
En voici les résultats :
La sidérurgie remonte à au moins 1 500 av. JC à Termit , au Niger
A Egaro ,à l’est de Termit , l’âge du fer remonte à 2 900 ans av. J. C.
Au Cameroun , près du lac Nyanza , le fer était extrait dès 1 200 av J. C
En Egypte , à Giseh , c’est en 2 700 ans av. J.C. et à Abydos en 2 350 av. J.C.
En Nubie , à Buhen , l’âge du fer remonte à 1991 ans av. J. C.
En Tanzanie , à Kuturuka , c’est en 1 470 ans av. J. C.
L’âge du fer débute vers 1100 av. J.-C. dans le monde méditerranéen et vers 800 à 700 av. J.-C. dans le nord de l’Europe …
Les Bantous viennent probablement du Cameroun et du sud-est du Nigeria. Vers – 2 000, ils commencent à étendre leur territoire dans la forêt équatoriale d’Afrique centrale. Plus tard, vers l’an 1000, eut lieu une deuxième phase d’expansion plus rapide vers l’Est. Les Bantous se mêlèrent alors aux groupes autochtones et constituèrent de nouvelles sociétés. Au XVIe siècle et XVIIe siècle, les populations bantoues de l’actuel Kenya sont obligées de se déplacer vers le sud, poussées par les guerriers Kalenjins d’abord,Masaïs ensuite et enfin Luo tous venus de l’actuel Soudan. Quand Jan van Riebeeck aborda au Cap de Bonne-Espérance en 1652, il n’y rencontra pas de populations bantoues[réf. nécessaire]. Mais, par la suite, de plus en plus de Bantous se déplacèrent vers le Sud du continent et repoussèrent progressivement les peuples Khoïsan qui y vivaient.
Avant – 2 000, les Bantous viennent probablement des migrations africaines de l’est (Vallée du Nil, Koush, Punt) principalement vers l’ouest, puis vers le sud (sud-est, sud-ouest, centre). Des vestiges bantous, au bord du lac Upemba, à Sanga, donnent beaucoup d’informations sur ces migrations.
Certains ont pensé des siècles durant que l’’ Afrique noire n’ ’avait pas d’’histoire. Ceci était dû au fait que l’Afrique a toujours été une société à tradition orale. L’’originalité des sociétés qu’’ on dit « sans écriture » est que l’’ Homme est engagé par la parole. Celle-ci joue ici un rôle primordial, car elle est à la fois, connaissance, religion, histoire, divertissement, science de la nature et initiation au métier, ce que l’’on appelle là bas, « l’’ école de la vie ». Dans une telle société, les gardiens de cet héritage sont les traditionalistes d’ ’une part, qui sont chargés de transmettre des connaissances contrôlées par le comité des sages, et d’’ autre part les griots qui eux sont à la fois généalogistes, historiens et poètes. L’’ avantage que représente la tradition orale , est de venir de l’ ’intérieur des sociétés africaines, par conséquent, elle reflète une organisation mentale et un vécu du groupe socioculturel. La tradition orale ne permet cependant pas l’ ’établissement d’ ’une chronologie. Ce qui pose de sérieux problèmes aux historiens, et ouvre ici le chemin de la multidisciplinarité pour tenter de combler les trous.
Quant aux bantous, certains historiens affirment que Le groupe Proto Bantous qui occupent actuellement l’Est , Le Centre et le Sud du continent africain se serait formé au premier millénaire avant J. C. aux confins du Cameroun et du Nigeria. Cette affirmation est sujette à caution, car la migration Bantoue aurait commencé bien avant le premier millénaire, puisqu’ elle était le pendant de l’’ assèchement du Sahara qui date du début du troisième millénaire. Les Bantous vivaient alors dans la région du Haut Nil comprise entre le 17e et le 21e parallèle sur les bords de grands marécages (cf. R et M. CORNEVIN, Histoire de l’’ Afrique P.43). Cette présence s’’ est poursuivit à l’’ époque du règne du grand pharaon soudanais TAHARKA le Grand (689-664) pendant la période du néolithique humide. Certains bantous étaient installés entre la cinquième et la sixième cataracte du Nil, à une cinquantaine de kilomètre au sud du confluent NIL-ATBARA. Ils formaient alors le royaume de Kouch-Napata-Méroé. Ce royaume était doté d’une écriture alphabétique non encore déchiffrée à ce jour, et de la maîtrise de la métallurgie du fer (cf. R et M. CORNEVIN, Histoire de l’Afrique P.58). Le climat de l’ ’Afrique dans une région comprise entre le Sahara et la zone équatoriale très étendue, était très humide il y a huit ou dix mille ans. Le mode de vie des bantous était étroitement lié à l’’eau.
Le développement des civilisations de pêcheurs a été daté entre 8000 et 5000 avant l’’ ère chrétienne, le long du moyen Nil et dans le sahara. On a même retrouvé la trace des bantous au nord du continent africain tant à l’’ Ouest qu’’ à l’’ Est. En effet, le saharien mésolithique d’’ Asselar était un noir de type bantou. En outre, les vases trouvés dans l’Aouker préhistorique (aujourd’hui la Mauritanie) d’’après H. Laforgue et Vaneleshe ressemblent en tout point a ceux qui sont encore utilisés aujourd’hui par les Noirs du sud. Les vestiges d’ ’harpons en os et la poterie suggèrent des activités de pêcheurs encore tributaire de la chasse et de la cueillette.
A partir de 5000 avant J.C. le climat devient aride entraînant un abaissement des niveaux des lacs, modifiant ainsi le modèle économique fondé sur l’ ’exploitation des ressources naturelles, surtout aquatiques, à savoir la chasse, la pêche et la cueillette. Les conséquences de cet assèchement furent les suivantes :
1. de provoquer la migration des populations qui vivaient dans cette zone, parties vers le sud, à la recherche de l’’eau.
2. de générer une véritable mutation du peuplement de l’Afrique.
Les populations noires à cette époque étaient les descendants de l’empire kouchite. Elles se sont déplacées pour la plupart vers les zones sédentaires et certains oasis du nord du Sahara. Tout au long de cette migration, le peuple bantou a développé plusieurs civilisations due au fait que chaque groupe ou groupuscule qui s’ ’implantait sur un fief essayait d’’ adapter ses coutumes aux réalités locales. La civilisation résultante n’était alors rien d’’autre que le syncrétisme entre la culture acquise des bantous et les nouveaux milieux et contacts. Cette dispersion des bantous s’’ est déroulée sur une très grande échelle d’espace et de temps à cause de la grande foret équatoriale qui constituait un obstacle plus difficile à franchir car exubérante et impénétrable. les bantous ont due emprunter les voies de moindre résistance que constituaient les cours d’’ eau tel que la Sangha et L’oubangui. Cette migration n’’ était pas encore achevé à la fin du 19ème siècle.
LES LANGUES BANTOUS
La famille des langues bantoues regroupe environ 400 langues parlées dans une vingtaine de pays de la moitié sud de l’Afrique. Le nombre total de locuteurs de ces langues est évalué à 100 millions.
Principales langues bantoues
- les langues swahilis (35 millions de locuteurs) : Tanzanie, Kenya, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Burundi, Comores, Mozambique, Somalie, Afrique du Sud.
- kinyarwanda-kirundi : (15 millions): Rwanda, Burundi
- lingala (36 millions de locuteurs en 2005) : Angola, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo.
- chichewa (9 millions) : Malawi
- zoulou (9 millions) : Afrique du Sud, Malawi, Mozambique, Swaziland
- xhosa (8 millions) : Afrique du Sud
- shona (7 millions) : Mozambique, Zambie, Zimbabwe
- kikongo (6 millions) : Angola, République du Congo, République démocratique du Congo
- tshiluba (6 millions) : République démocratique du Congo, Angola
- kikuyu (4,6 millions) : Kenya
- luganda (10 millions) : Ouganda
- runyankole (1,5 million) : Ouganda
- sotho : sotho du Nord et sotho du Sud (3,5 millions) : Afrique du Sud
- kimbundu (3 millions) : Angola
- tswana (3 millions) : Afrique du Sud, Botswana
- makua (2 millions) : Mozambique
- ndébélé : sindebele et nrebele (1 million) : Zimbabwe, Afrique du Sud
- tonga (1 million) : Zambie, Mozambique
- douala (1 million) : Cameroun
SOURCE: www.hbafrique.wix.com/habitatbantou#!les-bantous / wikipédia