La psychart-thérapie est un concept composé de deux termes : Psycha qui est un abrégé de psychanalyse et art-thérapie. Par la création de ce concept, j’ai voulu signifier l’association des deux disciplines dont je participe: la psychanalyse et l’art. La thérapie analytique à laquelle les tribulations de ma vie m’ont fait recourir m’a montré les limites de cette thérapie. C’est donc tout naturellement que je me suis intéressé à la technique artistique pour explorer le domaine du préverbal qui n’intéresse pas la psychanalyse. Et, c’est parce que je conçois l’activité artistique comme le complément nécessaire de la psychanalyse, que j’ai forgé le terme de psychart-thérapie.
En plus de votre qualité de psychanalyste, vous êtes souvent cité parmi les grands noms de l’art pictural en Côte d’Ivoire. Revendiquez-vous la qualité de peintre que l’on vous attribue ?
Ce n’est pas l’amour de la peinture qui m’a amené à produire des formes sur un support dit artistique. C’est le désir d’exprimer mes pulsions, d’évacuer celles-ci sur une surface et de savoir les significations dont sont porteuses des formes qui émanaient de la libre expression de mon inconscient (au moyen de craies, de pastels et autres instruments qui me tombaient sous la main) qui m’ont amené à me comporter comme les peintres. Mais en toute honnêteté je ne me suis jamais considéré comme un peintre, ce sont les autres qui considèrent que ce que je fais est la peinture. D’ailleurs à Grapholies (1993), certains ont voulu m’exclure et ce sont les responsables de l’exposition qui connaissant mon travail, l’ont imposé. Le jury de l’exposition a considéré que ce que je fais est une forme de peinture et m’a fait l’honneur de me primer (prix des Nations). Je dois dire que les Académiciens de la peinture, ici comme en France, m’ont toujours considéré comme un peintre, c’est ainsi qu’à mes débuts (1976) je me suis vu attribuer le « Prix Louis Dumoulin » d’originalité au Salon international des Beaux-Arts du Grand Palais. J’ai donc fini par me prendre pour un peintre, mais un peintre pour qui l’art est d’abord chargé d’exprimer son inconscient grâce à la promotion des formes préverbales : éléments constituants du langage dont la fonction est de « socialiser » ses contacts avec les autres.
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