Au sujet des Olmèques, terme conventionnel servant à désigner les grands civilisateurs de l’Amérique précolombienne, les ossements humains exhumés sur les sites où ils ont vécu, présentent des mutilations dentaires et des déformations du crâne. Ce qui constitue des traits traditionnels distinctifs, exactement comme c’est le cas avec certaines populations de Kemet (Afrique). Ce peuple de l’ancienne Amérique utilisait une écriture basée sur les idéogrammes, imitant en cela l’usage des Kémites. La société, matriarcale, était organisée suivant une stratification en « classes » et connaissait des spécialisations professionnelles : Kemet et toutes les sociétés traditionnelles du continent noir proposent les mêmes coutumes. Le grand Dieu des Olmèques, Kukulcan, était représenté avec la peau noire. Ce dieu, dont l’autre nom est Quetzalcóatl, avait comme symbole éminent, le plus puissant, l’astre du jour, le soleil, comme c’est encore le cas dans toute l’Afrique. Kulkulcan, suivant le récit liturgique, avait un frère qui répondait au nom de Tezcatlipoca. Tezcatlipoca possède tous les caractères de Seth. La plupart des films et documentaires relatifs à la religion des premiers habitants de l’Amérique mettent en scène des cérémonies religieuses où l’on invoque Kukulcan et se livre à des sacrifices humains, ce qui est un non-sens et ne correspond pas à la réalité des faits ; car c’est avec le culte de Tezcatlipoca que l’on observait de telles pratiques.
Tête colossale “olmèque”, le caractère kémite de ce faciès est indéniable.
Suivant le récit mythologique olmèque, Tezcatlipoca usurpe le trône et contraint son frère Kukulcan à l’exil. Kukulcan est considéré comme l’inventeur du livre et du calendrier, celui qui offrit le maïs à l’humanité. Il est le symbole de la mort et de la résurrection. Kukulcan est né d’une vierge. Il est le dieu tutélaire des prêtres et son nom est porté par le Grand Prêtre. Avec les Aztèques, les prêtres se peindront le corps en noir.
Dans son essai sur la théogonie mexicaine (1840), Henri Ternaux-Compans donne un récit assez clair des similitudes observées entre les traditions religieuses de l’ancienne Amérique et celle du « reste du monde », il écrit :
« Quelqu’un plus versé que moi dans les antiquités orientales trouverait sans aucun doute d’autres points de comparaison : ceux-ci, qu’ils soient l’effet du hasard ou d’anciennes relations entre les deux peuples, m’ont paru trop remarquables pour être passées sous silence, ainsi que la ressemblance de l’histoire de Bouddha ou Sommonocodom avec le Quetzalcóatl dont je vais parler. Celui-ci a été souvent confondu avec le dieu de l’air dont il porte le nom, et dont il était probablement le grand-prêtre. Les Toltèques[1]qui furent les premiers habitants du Mexique, et dont la capitale était la ville de Tollan, se croyaient originaires du pays de Huehue-tlapallan. À une époque assez reculée, ils étaient gouvernés par un homme nommé Quetzalcóatl, qui jouissait de l’autorité sacerdotale, et par un roi nommé Huemac. Quetzalcóatl était si riche qu’il avait des palais d’or et d’argent : de son temps, le maïs devenait si gros qu’un seul épi suffisait pour faire une charge. Les calebasses étaient de la taille d’un homme, et il était inutile de teindre le coton, parce qu’il croissait naturellement de toutes les couleurs :et tout le monde vivait dans l’abondance.
Pyramide du Soleil, Mexique. La structure pyramidale de l’architecture thailandaise n’est pas sans rappeler le canon architectural des traditions kémites.
Quetzalcóatl était aussi très habile, et passait pour avoir inventé l’art de fondre les métaux et de tailler les pierres précieuses. Il possédait une grande sagesse qu’il avait montrée par sa conduite et par les lois qu’il avait données aux hommes. On raconte que, quand il voulait proclamer une loi, il ordonnait à un homme de monter sur la montagne à Tzatzitepec (montagne des cris), et que de là on entendait sa voix à la distance de trois cents lieues. Le dieu Tezcatlipoca, jaloux de la prospérité du pays, résolut de la détruire; et il crut que le meilleur moyen était de commencer par en chasser Quetzalcóatl : ayant appris qu’il était malade, il prit la forme d’un vieillard, et annonça à ceux qui le servaient qu’il lui apportait un moyen de guérison. Quand il eût été admis en sa présence, il lui offrit un breuvage qui devait le rajeunir, et lui annonça que c’était la volonté des dieux qu’il visitât le royaume de Huehue-Tlapallan, d’où la nation toltèque tirait son origine. À peine Quetzalcóatl l’eût-il goûté, qu’il se sentit une nouvelle vigueur, et éprouva un violent désir de se rendre à Huehue-Tlapallan; mais avant de se mettre en route, il détruisit tous ses palais, changea les arbres à fruits en arbres sauvages, et ordonna à tous les oiseaux chanteurs de l’accompagner pour le divertir pendant la route. Quetzalcóatl se dirigea vers Cholula… S’étant trouvé fatigué pendant la route, il s’appuya contre un rocher, et l’on montrait encore du temps des Espagnols la marque de sa main qui y était restée imprimée. Quand il fut arrivé à Cholula, les habitants l’engagèrent à y rester et le mirent à la tête du gouvernement; il s’y fit aimer par sa douceur et son amour pour la paix, leur enseigna l’art de fondre les métaux, les rites et les cérémonies de la religion, et même, dit-on, le calendrier et l’arrangement des saisons. Après avoir passé vingt ans à Cholula, Quetzalcóatl se remit en route, emmenant avec lui quatre de ses principaux disciples. Mais, quand il fut arrivé dans la province de Coatzacalco (où se cache le serpent), il leur donna l’ordre de retourner à Cholula et d’annoncer aux habitants qu’il reviendrait bientôt les gouverner. Par respect pour sa mémoire, ils les choisirent pour chefs de leur république, et ce furent eux qui devinrent les chefs des quatre familles qui restèrent à la tête des affaires jusqu’à l’arrivée des Espagnols. On n’est pas d’accord sur le reste de son histoire. Les uns disent qu’il mourut sur les bords de la mer, d’autres qu’il se rendit au Yucathan où il est connu sous le nom de Cuculcan, d’autres enfin que des serpents enlacés lui formèrent un radeau, et le transportèrent dans le royaume de Tlapallan. (…) Sahagun raconte encore plusieurs autres aventures du même genre qui ne sont que des traditions informes; mais il résulte de son récit et du témoignage unanime de tous les auteurs que, vers l’époque du voyage de Quetzalcóatl, les Toltèques furent presque entièrement détruits par divers accidents et par des maladies contagieuses, et que le petit nombre de ceux qui échappèrent se confondirent avec les nations voisines, de sorte qu’il n’en est plus fait mention depuis cette époque » (Henri Ternaux-Compans, Essai sur la théogonie mexicaine extrait des Nouvelles annales des Voyages (1840), p. 41-45.).
Krishna, le Dieu noir, élevé sur une fleur, tout comme Heru (Horus), le fils divin, élevé dans les marais, sur une fleur de lotus. Le caractère kémite de Krishna, la principale divinité dravidienne, a déjà été démontré. “Krishna” signifie “Noir” et est synonyme de “Kem”.
Henri Ternaux-Compans, qui ne connaît pas l’histoire d’Ousiré (elle n’est pas encore traduite à cette époque) et avoue son incurie au sujet des « antiquités orientales », raconte cette histoire sans l’arrière-fond de la tradition kémite. Or, ce qui est frappant c’est qu’elle correspond par plusieurs aspects à l’histoire du Grand Noir. Comme si la Passion d’Osiris avait été adaptée au contexte des premières nations du Mexique. Il faut lire ce que certains égyptologues appellent la légende d’Osiris pour tirer réellement les conclusions sur une telle ressemblance. Toutefois, en citant les similitudes observées avec Bouddha, le Sommonocodom du royaume de Siam (ancien nom de la Thaïlande), l’auteur arrive sans le savoir à la conclusion qui est déjà la nôtre.
Le Sommonocodom du royaume de Siam, le Bouddha d’aujourd’hui, attira le commentaire de plusieurs auteurs du XVIIième siècle qui observaient les concordances troublantes entre ce dieu de Thaïlande et le Christ. Saint-Réal, historiographe Français, écrit: « On objecte le Sommonocodom, adoré dans le royaume de Siam, et l’on compare sa naissance et sa vie avec la naissance et la vie de Jésus-Christ. Ce qu’on dit de Sommonocodom, qu’il naquit d’une vierge, que la persécution d’un roi, qui le voulait faire mourir, le contraignit de s’enfuir dans un autre pays, etc; ces circonstances et plusieurs autres pareilles paraissent avoir été empruntées de l’histoire de Jésus-Christ. Peut-être que les Siamois (Thaïlandais) ont autrefois entendu parler de l’Évangile, et que la religion chrétienne qui y avait été prêchée s’y est éteinte comme en quelques autres endroits. D’ailleurs, on ne nous dit point quand le livre qui contient la vie de Sommonocodom a été écrit; si c’est par lui-même ou par des témoins oculaires de ses actions ». (Cité par Antoine Eugene Genoude in La Raison du Christianisme ou Preuves de la vérité de la religion, tome 1 (1836), p.500).
Bouddha thaïlandais (Sommonocodom), le caractère kémite de ce faciès est indéniable.
Ce que Saint-Réal ignorait en écrivant ce texte, c’est que l’histoire de Sommonocodom, l’autre nom de Bouddha, était connue plusieurs siècles avant l’avènement du Christianisme, puisqu’elle reprend mot pour mot les traits d’Heru (Horus) et que ce sont les créateurs du Christianisme qui se seront inspirés de cette histoire au bénéfice de leur ambition. Voltaire, bien que railleur au sujet des religions, reconnaît cette similitude lorsqu’il écrit : « Je me souviens que Sommonocodom, le dieu des Siamois (Thaïlandais), naquit d’une jeune vierge, et fut élevé sur une fleur[2]. Ainsi la grand-mère de Gengis fut engrossée par un rayon du soleil[3]. (…)La religion de ce Siamois (Thaïlandais) nous prouve que jamais législateur n’enseigna une mauvaise morale. Voyez, lecteur, que celle de Brama, de Zoroastre, de Numa, de Thot, de Pythagore, de Mahomet, et même du poisson Oannès, est absolument la même. (…) ». (Voltaire, Œuvres Complètes, Vol.7, partie 2, p.1657-1658).
[1] Peuple qui émerge après les Olmèques et qui tient ses références artistiques, techniques, politiques, religieuses et intellectuelles de ces derniers, tout comme les Zapotèques et les Aztèques.
[2] Comme le Sommonocodom du Siam, Krishna et Horus seront “élevés” sur une fleur.
[3] Le fameux “Saint-Esprit”. Il s’agit ici de Gengis Khan, fondateur de l’empire Mongol.