Durant le règne de son frère, Yaa Asantewa fut témoin d’une série d’évènements menaçant le futur de la confédération Asante, notamment la guerre civile de 1883 à 1888. Quand son frère mourra en 1894, elle usera de ses droits en tant que reine Mère pour nominer son petit fils “Ejisuhene” (chef). Et lorsque finalement ce dernier sera obligé de partir en exile aux Seychelles en 1896, accompagné du roi d’Asante Prempeh Ier, Yaa Asantewaa devint régente du district Ejisu-Juaben. C’est alors que le général britannique Frederick Hodgson exigera qu’on lui remette le “Tabouret Doré” (“Golden Stool”), symbole de la nation Asante.
Cette demande irrespectueuse obligera les membres du gouvernement d’Asante à se réunir à Kumasi pour discuter du retour du Roi. Cependant, lors de la réunion, il y aura une divergence d’opinion quant à ce retour. Yaa Asantewaa, présente à cette assemblée majoritairement masculine se lèvera et s’adressera à l’assemblée en ces termes aujourd’hui célèbres:
Je constate que certains parmi vous craignent d’aller au front et de combattre pour notre roi. Si nous étions aux temps de Osei Tuty, d’Okomfo Anokye et d’Opoku Ware, les chefs ne seraient jamais restés assis à regarder leur Roi être emporté ainsi sans même tirer un seul coup de feu. Il est donc vrai que la bravoure n’existe plus à Asante ? Je peux à peine le croire. Les choses ne peuvent pas se passer ainsi. Je me vois obligée de vous dire que si vous, hommes d’Asante ne vous levez pas, nous, nous le ferons. Oui, nous, les femmes, nous irons. J’appellerai les femmes, et ensemble nous combattrons les hommes blancs. Nous nous battrons jusqu’à ce que la dernière d’entre nous tombe sur le champ de bataille.
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