Mon propos commence par un récit d’une histoire vécue. Il s’agit d’un conte énonçant le mécanisme de transmission du pouvoir à la chefferie Fondjomekwet. Si les uns et les autres se sentent exposer malgré d’énormes précautions prises ici, cela est indépendant de ma volonté. Et je ne doute pas que ceux qui se trouveront en droit de me reprocher, éprouveront en même temps la fierté dissimulée d’avoir été des protagonistes d’une histoire qui peut servir de contre-exemple dans une démonstration (pour le triomphe des valeurs de démocratiques) aux kémites et autres panafricanistes qui, il me semble, veulent inventer une forme propre de dévolution du pouvoir en Afrique. Si ce post peut paraitre, c’est justement à la faveur des libertés en gestation dans notre pays ; puisque nos amis en Chine et dans certains pays arabes sont frappés d’interdit par des moyens tant informatiques que judiciaires.
Deux ans avant son décès je rendis visite à mon grand-père Sa Majesté le Roi des Fondjomekwets. Il me reçu rapidement dans sa loge de l’hôtel Hila à Douala. C’était un matin de vendredi. Vue le monde qui attendait je résolus de passer à l’essentiel par la formule de politesse usuelle consacrée aux rois : – Ohgiaha (me connais-tu ?) – Chisiele (assois-toi) me dit-il. Pour ne pas fatiguer le lecteur, je traduis en français la suite de la conversation. – Roi du pays, je suis venu te remercier d’avoir élevé ma maman au rang de Mbeuh po Fo ô. Ce terme peut être rendu par « Activatrice des princes. » – Comme-ça ? Me dit-il. – Mon Roi, je t’adore beaucoup. Dis-je. – Le roi est le roi de tous, de ceux qui l’aiment et de ceux qui ne l’aiment pas. Dit-il. Je compris que me dire « merci » serait une condescendance de sa part et il ne pouvait pas me faire ce cadeau. J’enchainai : – Je suis certain de pouvoir aimer celui que tu offriras en don aux pays. Une façon de demander vue son grand âge, qui sera donc ton successeur ? Tu n’ignores tout de même pas la guerre diplomatique pour ta succession que se livrent tes princes ? Chaque prince se voit déjà sacré roi. En courtoisie princière ce qui est dit masque ce que l’on veut dire. Et c’est le devoir de l’interlocuteur de décoder ce qui est dit pour pouvoir répondre à ce que cache la question. De ce point de vue, mon Grand-père est un précepteur. Il me dit : – celui-là qui est le roi du pays, c’est celui-là qui ne vas pas chercher des palabres parcequ’il sera déjà roi. – C’est donc une histoire de gangsters, pensai-je. Je revis alors les scènes édifiantes. Les princes les plus téméraires avaient déjà leur cours constituées des princes qui se croyaient les moins aptes à concourir pour la royauté, des éléments plus ou moins éloigné de la famille royales et même de certains notables. Lors des manifestations j’attendais des gens dire : « – nous voulons quelqu’un du village. » Ces mots sonnaient à merveille aux oreilles des princes dont les mères sortaient du village. Dans la lutte pour la conquête du pouvoir, il y avait l’effort de chaque garçon légitimement ambitieux. Il y avait aussi la parade des filles injustement écartées de la charge royale par les traditions locales. Chacune allant de son mieux pour que le choix final désigne un de ses frères maternels. Une des princesses n’a pas hésité à menacer le Roi : « – tu me laisses à qui ? J’ai ouvert mes fesses à Yaoundé aux Ministres pour les affaires du Rdpc. ». Il faut expliquer que la famille royale régnante est constituée d’un roi, ses femmes et ses enfants. À la cour royale, une mère et ses enfants constituent une famille maternelle. Il me semble que cette bataille pour le pouvoir n’était pas que verbale. Un de mes amis dans cette mêlée, le seul qui combinait la beauté, la rigueur, la vertu et la prestance pour cette tâche est mort empoisonné. Un autre grand tribun sympathique et rassembleur, fut transformé en une occasion en « toutoue ». Un état passager où une victime déclame de façon réfléchie mais indépendamment de sa volonté les mots prononcés par un opérateur inconnu. Il avait commis la bêtise de dire au roi « il te faut déjà me laisser la place » Toutes ces choses me traversèrent la mémoire en un temps éclaire. Je dis alors : Roi du pays, es-tu certain d’avoir donné dans l’exercice de ta fonction tout le meilleur dont tu es capable ou bien, est-ce que tu penses que le meilleur est à venir pour Fondjomekwet ? À cette question, il déchiffra que je l’interrogeais sur son bilan. Il tourna doucement la tête de la gauche vers la droite et demanda à un sujet qui se tenait là de me conduire au restaurant et que l’on me serve ce que je veux. Qu’avais-je fait à sa Majesté pour mériter une telle faveur ? Je ne pouvais le dire. Toujours est-il que, avec un sourire flatteur, deux princes me suivirent à ma table. J’étais dans une situation inconfortable, l’usage veut que l’on ne soit pas une charge pour le Roi. Étant sans le sou, je me dis qu’il vaut mieux ne rien manger que de me couvrir du déshonneur de voir le roi régler ma note de restaurant. J’étais à ces réflexions quand je vis une amoureuse d’enfance faire son entrée dans la salle. Je fis un mouvement d’avance vers elle et lui expliquai sans ménagement la situation. Elle invita alors le serveur à lui apporter l’addition dans sa chambre. Je revins alors à mes deux amis du moment avec un prestige rehaussé. Au chois de chacun, la table fut bientôt garnie. La conversation s’enchaînait de plus belle. Au demeurant mes princes n’avaient rien saisi de mes échanges avec leur père. J’étais préparé à parlez avec le roi. Aussi parler avec ces derniers me paraissait ennuyeux. Aussi je répondais laconiquement à leurs sophismes et présomptions. Tu trouves ? C’est cela même. – C’est possible… Et comme ils ne pouvaient par voir que je n’étais pas avec eux, je retournai à la question qui m’a valu ces déboires. Comment expliquer que mon grand-père le Roi qui fut le Maire de Banja pendant plus d’une décennie, n’a pas de route viable qui mène chez lui ? En saison sèche la poussière atteint par endroit 20 cm d’épaisseur. En temps de pluie, il vaut mieux faire le trajet à pied qu’en voiture alors que la matière première pour cette route existe à profusion dans les montagnes environnantes. Les techniques pour construire les routes en pavés de pierres existent depuis plus de 20 000 ans avant notre ère. J’étais dans ces sortes de pensée quand le roi vint dans la salle, me fit venir vers lui et me dit : – Qui est venu faire quoi au pays et j’ai refusé ? – Le roi est avant tout le bien du pays ! Dis-je. – Tu as compris ! Dit-il et quitta ce lieu. C’était avec frayeur que j’ai répondu à sa question. Du questionneur que j’ai été au début de l’entretien, je suis devenu le questionné. Je me dis que la question qui m’a valu un congé au restaurant de l’hôtel, avait éveillé en lui les critiques et les reproches que les villageois disaient de lui et dont il avait connaissance. Il se résolut alors de savoir de quel coté je me trouvais. Il voulait savoir si j’étais un représentant de ses ennemis ou un simple admirateur curieux. L’image de ce villageois qui était mort paralysé pour avoir importé un parti d’opposition au village me traversa la tête. Je me dis alors que mon intégrité physique et psychique dépendait de la formulation de ma réponse à sa question. D’ailleurs aurai-je répondu autrement ? En admettant que toute critique fût possible. Mon grand-père allait bientôt tutoyer sa conscience quand la bonne heure aura sonné. De ce point de vue ma question fut en soi pédagogique. Il n’était donc pas sage de trouver une formule courtoise pour lui dire que c’est blâmable de justifier son inaction par l’inertie de ses sujets. Mais le Roi ne pouvait pas perdre de vue qu’il n’était pas en face d’un admirateur ; cela faisait 35 ans que je n’avais cherché à le voir chaque fois que sous la contrainte des événements. Mais ma réponse à sa question témoignait de mon caractère inoffensif. À ces yeux je refusais d’assumer mon rôle d’opposant et d’éveiller en lui son animalité. Dans l’art royal relatif à la répression, l’adversaire n’est foudroyé que s’il a confirmé sa position. Ce Roi ayant une haute estime de lui-même ne pouvait pas déroger à cette règle. Il y avait donc pour moi une marge de sortie honorable. Et je m’y suis refugié en lui clamant qu’il est le bien du pays. Aussi dans sa bouche, « tu as compris » signifie « tu t’es prémuni et c’est tant mieux pour toi. » J’étais donc un vulgaire lâche. Il le fallait bien parceque l’urgence à ce moment là dans cet hôtel, était de retrouver une ancienne intimité pour obtenir éventuellement une rallonge de sa créance du jour. Cependant aucune certitude n’était envisageable d’avance. Quand une femme aguicheuse nous tire d’affaire, c’est pour parfois nous soumettre à une humiliation encore plus grande. Toutefois, et quoi qu’il advienne, elle aura déjà acheté ma tolérance.
Sa majesté Kamga David, le Roi des fondjomekwets mourut le 4 Décembre 2008. Le cérémonial pour coopter le successeur désigné était fixé le 4 janvier 2009. Je résolus de ne courtiser aucun des candidats sérieux. Je risquais de lui faire flairer inutilement mon pressentiment que la royauté lui était échue. Je me serais alors senti obliger d’aller le réconforter après la perte de cette charge tant convoitée. Moi aussi j’étais un prétendant à cette couronne. Mais il me fallut pour être désigné que 475 personnes au minimum soient t d’abord inaptes à assumer cette tâche de Roi. Ainsi, je n’avais donc aucune chance. Ce dimanche-là à Fondjomekwet, je serais un spectateur.
Parfois, nous sommes attirés par ce que nous osons fuir. 9 jours avant le jour « j », J’accompagnais mes frères et sœurs qui voyageaient pour participer aux travaux nécessaires à l’événement. En passant devant un bistro à Bépanda Douala, les mots, « hey ! Whoweoui (c’est qui là ?) Aboubakar », ont retenti. J’ai regardé et vu un prince dans un costume qui lui allait admirablement bien. Alors, j’ai crié : – Miehou (Sa Grandeur) comment tu vas ? – Entre et prend place ! dit-il. Ce que je fis. Aussitôt il donna l’ordre que l’on me serve du bon vin. Ce qui fut fait. – C’est le Roi qui t’offre, le Roi des fondjomekwets ! Dit-il. Je compris pourquoi ses yeux ce sont illuminés quand je l’ai appelé « Sa Grandeur », malgré sa petite taille et son handicape. D’où pouvait lui venir une telle certitude ? De la bouche de son père sans doute. Le grand-père aurait peut-être donné des gages théoriques de sa succession à chacun de ses fils les plus avides du pouvoir. Personne ne pouvait se douter que c’est une politique de préservation. Ce vieux lion à son crépuscule, se devait d’éviter que ses mâles dans leurs ardeurs convoitantes se neutralisent ou même s’entretuent dans leur lutte légitime pour accéder au trône. Sa succession pouvait alors sortir de sa lignée. Aussi, quand le Roi m’a dit « – celui-là qui est le Roi du pays, c’est celui-là qui ne vas pas chercher des palabres parcequ’il sera déjà Roi », seul contait pour lui le terme « ne vas pas chercher des palabres ». Dans son immense amour pour ses fils, il miroitait à chacun son trône et appelait au calme. Qui aurait pu faire autrement dans cette situation ? Je ne vois pas dans ce conteste une alternative crédible. Toutefois, par mesure de sauvegarde après lui, la paix à sa cour, et dans ses prérogatives discrétionnaires, il peut arriver que le Roi mette à mort par des moyens occultes, celui de ses enfants dont la soif pour le pouvoir risque de l’amener à contester les choix successoraux de son père. C’est ce qui dit-on peut expliquer dans certaines cours royales, les décès de certains mâles juste avant celui du Roi. Et je ne dis pas que ce fut le cas à fondjomekwet. Mais je laisse supposer cette possibilité dans certain cas vue ailleurs. Ce qui est purement subjectif pour pousser les historiens qui me liront de ne pas se limiter au jeu de surface quant ils examineront plus en détails les faits relatifs aux chefferies. Parceque tout pouvoir est dangereux même pour les siens. Que ce pouvoir soit démocratique ou non. Et voici que, maintenant j’ai devant moi un prince qui mentalement est déjà consacré Roi. Comme je l’observais, une curiosité me frappa. Contrairement à ces frères et sœurs que j ai déjà vue, il était le seul à ne pas avoir les traits physiologique de son père. Mais vue ses certitudes, cet aspect des choses était sans considération. Comme il n’était pas encore pratiquement Roi, je pouvais lui poser des questions transparentes. Non pas parceque en tant que Roi, il n’apprécierait pas des questions transparentes, mais parceque si un des éléments de sa cour qui l’assistent dans ses fonctions, a le sentiment que nous avons manqué du respect au Roi, nous pouvons recevoir une décharge psychique. J’appréciais ses vocables de « profit pour le village », « d’avantage pour le village ».pour lui l’élite et la bourgeoisie locales devraient dorénavant servir d’ascenseur social pour les jeunes du village au-delà de leur cellules familiales. Aussi, j’étais sincère quand, en le quittant, je lui dis : – Sa Grandeur, je suis fier de savoir que nous sommes à la cour. À quel niveau ou à quel étage étions-nous à la chefferie, cela était évident pour moi et pas encore pou lui. Une rumeur à la cour royale dit que le Roi c’est celui-là qui est né avec une marque de bracelet sur la main. Mais dans le cas présent, ils étaient plusieurs dans cette situation. Mon grand père ne pouvait pas être dupe. N’importe quelle femme ambitieuse de sa cour, sait se faire initier pour pouvoir produire un tel phénomène sur son garçon à naitre. Et celle qui n’a pas l’initiation suffisante peut toujours recourir aux professionnels des sortilèges. Connaissant mon grand père pour l’avoir affronté plusieurs fois, Les chances de ce boiteux étaient bonnes, son handicape extérieur ne pouvait influencer les choix du Roi. J’ai déjà dit que j’étais au mieux, le 475ième candidat. Et je fis le calcul pour lui par mémoire, en comparaison aux autres candidats possibles, il me paraissait avoir un projet politique conséquent et je m’en voulus de ne pas avoir côtoyé les autres candidats. Cela fusse impossible parceque tous n’étaient pas au pays. Je n’arrivais pas à lui attribuer un rang. Et je souhaitais alors que ce soit lui le prochain Roi des fondjomekwets. Il était encore assis parcequ’il voulait arriver au village le plus tard possible. De manière à sortir de sa case maternelle le lendemain au lever du jour comme s’il avait toujours été là.
Ce dimanche là, j’arrivais à la chefferie de Fondjomekwet vers 9h en bonne compagnie. Pour la circonstance, J’avais cru bon de me procurer un aide de camp. Il devait être suffisamment prestigieux pour mériter ma considération et suffisamment effacé pour accepter mon leadership. Je n’eus donc pas de peine à me faire accompagner par Charles Ruffin Toche, un notable Tchougou. Aussitôt arrivé dans la case familiale, mes petites sœurs s’affairaient pour s’occuper de nous, Je goutais aux joies de me trouver être leur grand frère. J’avais donc là une cour royale à moi. Je leur témoignais ma reconnaissance et me dirigeais vers le camp dédié à la manifestation. À l’entrée de la cour royale, je vis une dizaine de shop à ciel ouvert nouvellement construit en fibre de bois. C’était des espaces réservées à la collation qui devrait suivre la cooptation du nouveau Roi. Il m’apparaissait que j’étais le bienvenu dans 3 shop, j’en étais honoré et me suis dit que, vue le grand monde qui s’annonçait, mon absence ne serait pas constaté. Je parvenais enfin au camp. Il y avait une tribune dédiée aux princes, une tribune dédiée au reste du village, une tribune pour les notables, les rois et les autorités administratives et une tribune pour les femmes de la cours, leurs amis et alliés. Je prenais place à la tribune des princes. Ce qui m’importait plus que tout, c’était la philosophie politique de la nouvelle classe régnante qui accédait ce matin là aux commandes de la chefferie. Alors sans attention, je regardais parler les orateurs qui se succédaient à la plate forme jusqu’au moment où la représentante des princesses et princes fut annoncée à l’estrade. D’un pas assuré, elle s’élançait pour jouer son rôle. D’un ton clair et enjoué, elle affirma la disponibilité de ces frères et sœurs à accepter sans compromis le Roi qui sera désigné. Je trouvais cela sage. Allait-elle nuancer son propos en profitant de cette opportunité pour contester un mode de désignation des chefs qui exclu les femmes ? Fille de son père, elle ne pouvait qu’être conservatrice. Aussi, je ne fus pas surpris lorsqu’elle coula dans l’opportunisme en confirmant le basculement du village Fondjomekwet dans le parti au pouvoir. C’était de l’arbitraire. Vue le jeune âge de cette princesse, je me suis dit que le pouvoirisme est entrain de ce renouveler au Cameroun. À Fondjomekwet on bat pavillon Rdpc comme à Yaoundé on bat pavillon français. La ruse à fondjomekwet, est que l’on brandit les résultats électoraux en faveur de Rdpc pour espérer plus de faveur et de poste dans l’administration alors que dans le même temps les villageois manque de route pour évacuer leurs productions vers les centres de consommation. La ruse à Yaoundé est que l’on détourne de sommes colossaux pour acheter l’influence des officiels français pour être sûr de se faire nommer Ministre, ambassadeur ou Président de la république alors que dans le même temps, les financements manquent pour des infrastructures structurantes. Les rusés non pas de philosophie. Ils jouissent du moment. Ils sont imperméables à la Pensée. Les philosophes appellent ces vulgarités, l’attrait de l’immédiat. C’est une difficulté pour leurs adversaires.
La phase des discours était terminée. Au son des tambours, ma mère pataugeait à la tête de la procession qui confluait vers la place d’où résonnaient les tamtams. Elle appartenait déjà au règne finissant. Et pourtant, tout en étant habitée par la maladie, elle chantonnait et j’étais content de la voir ainsi. C’était une fille de la Bravoure. Elle n’était ni actrice ni figurante sous le règne de son frère et Roi des fondjomekwets. Il me semblait qu’elle ne fut qu’un outil ou plutôt une feuille morte au vent ; elle était là où la voulait le Roi sans contrepartie aucune. Mais cela lui plaisait et il m’apparaissait sage de la laisser dans cette situation. Le but du folklore qu’elle conduisait, était d’attirer les princes et princesses pour que le protocole initiatique ait une lisibilité suffisante pour voir et coopter les nominés du défunt Roi. J’ai vu coopter trois garçons et une fille. C’est ma mère en personne qui a coopté la fille. À ce moment je reconnus sa haute position dans l’Esprit de son défunt frère le Roi. Je compris pourquoi depuis le décès, elle ne voulut pas me voir avant ce jour. Elle ne voulait par me dire qui étaient les élus de son frère le Roi. Je pensais que le premier coopté Tchoumbou, était le nouveau Roi. Mais quand il arriva au Lagkam, Djoumbissié s’y trouvait déjà. Il en était ainsi parceque quelques semaine avant son décès, le Roi kamga avait convié son ami le Roi de Tchoula pour le soumettre à un rituel d’intégrité. Après quoi cet ami la tête d’une délégation restreinte, composée de Deux petites sœurs du Roi Kamga, achemina un colis au palais du gouverneur à Bafoussam. Ce colis contenait par ordre, les noms des nominés pour la chefferie de Fondjomekwet. Les Chefs Batié, Banja et Fomopia reçurent des copies. C’est ainsi que, quand le protocole initiatique a aperçu Djoumbissié au environ de Banja, il fut happé et conduit au Lagkam en attendant ses adjoints. Par supputation, on peut dire qu’il s’agit d’une mesure de sauvegarde ; étant donné la convoitise que suscite la fonction de royale. Parceque, tant que le nominé n’a pas franchi le seuil du Lagkam, il peut être d’une manière ou d’une autre frappé de l’incapacité à régner. Dans le cas d’espèces les fils que l’on coopte sur la place publique servent de bouclier à celui qui est déjà au Lagkam. Le Lagkam est orthographié souvent Lâkam chez certains auteurs ; mais quand j’écris « Lagkam » c est tel que je le prononce en patois. Ce mot signifie littéralement « lieu-rassembleur » originellement, on voulait dire « le pays des rassembleurs ». C’est dans ce cadre que les préférés du défunt Roi acquièrent de l’aptitude pour les tâches qui relèveront de leurs fonctions. Quand la notabilité présentait au représentant du Chef de l’État le nouveau Roi des fondjomekwets, je me retrouvais déjà à Bafang d’où j’étais parti le matin. Cette présentation m’était égale. Aussi bien dans la république que dans un royaume, il doit être manifeste qu’un Roi n’a de légitimité que dans la mesure où il admet les activités politiques, partisanes et plurielles des villageois qui acceptent son autorité. Toute autre alternative n’est que faillite et disgrâce.
Mais où était donc passer mon ami le prince de Bépanda ? Il n’était pas parmi les cooptés. Je ne l’avais pas aperçu non plus dans la procession. Dans ma conjecture, je supposais qu’il se serait laissé abattre quand un notable dans le secret de son défunt père lui aurait peut être dit : – tu n’es pas dedans. Deux jours après il ne me décrochait toujours pas au téléphone. Je décidais de ne plus l’appeler. C’était un pur produit du biyaisme. À-t-on besoin de verrouiller le système électorale au profit d’un Président si la défaite lui est envisageable ? N’est-ce pas une immaturité morale et politique de se présenter à une élection si on n’est pas apte à supporter la défaite ? Aux dires des commentateurs, la gestion des élections au Cameroun ne permet pas une possibilité d’alternance. Nous laissons dire pour ne pas nous exposer aux services secrets tout comme à fondjomekwet, nous laissons faire le roi pour ne pas nous exposer aux sociétés secrètes. Ainsi va la vie. À Fondjomekwet, l’électeur avait été une seule personne, son roi mourant.
Ce court récit me semble suffisamment explicite pour permettre de répondre aux charges des Kamites ou Kémites (mot qui vient de Cham ou Kam, ancien nom de l’Égypte) et autres panafricanistes contre la démocratie. Passons d’abord en revue ce qu’ils disent :
1- Le model de gouvernance dans les chefferies traditionnelles est reproductible à l’échelle des États.
2- L’on ne démocratise pas la colonie
3- La démocratie ne pose pas les vrais problèmes de la société.
4- En occident, la démocratie se joue contre les peuples.
5- La démocratie est le stade suprême de l’impérialisme
6- L’Afrique doit inventer son model scientifique, économique et politique.
En prenant notre récit comme fonds documentaire, je me propose de déconstruire ces propositions en montrant que ces désapprobations de l’effort démocratique, prennent leur source dans la pensée régressive et répressive mise en déroute depuis les années 60 par l’Américain Barry Goldwater. Il faut dire que le Mouvement ka(é)mite qui vise la renaissance africaine par ses propres moyens, est plus connu au États-Unis et parmi la diaspora africaine en Europe. Le Panafricanisme est un mouvement endogène qui appelle depuis les années 50 à l’unité politique en Afrique. Comme tout Mouvement dont les acteurs sont pluriels, la diversité d’approche leur est inhérente. Mais il me semble qu’un groupe se réclamant de ce Mouvement occupe des plateaux de télévision et ont pour leitmotiv, la contre-démocratie. Leur chef de file s’appelle Banda Kani.
1 – Le model de gouvernance dans les chefferies traditionnelles n’est en aucun cas reproductible à l’échelle d’un État.
Les chefferies traditionnelles inspirent négativement les individus quant ils parviennent au pourvoir d’État. On peut convoquer ici Mobutu quant il se compare à un Chef Bantou qui, selon lui ne peut quitter le pouvoir que par sa mort. Nous pouvons lire cette intention chez Biya quand, à son accession au pouvoir, il s’est soumis aux divers rites ancestraux dans son pays. Cela sans doute pour se conforter à l’idée discutable de « chef des chefs ». Dans les chefferies, la légitimité du Chef lui vient de son père qui fut déjà lui aussi Chef. Au niveau d’un État, la légitimité du Président ne peut venir que de la possibilité de chacun citoyen à aspirer et à éventuellement exercer la fonction de Président de la république. Et cela implique des élections et des alternances. Les petits africains, qui sont d’abord des sujets de leur chef de village, voudraient incarner la seigneurie quant ils arrivent à la tête des institutions. Comme mode de gouvernance, Ils concoctent des trucs insipides autour de leur famille, de leur groupe ethnique, de leurs amis aux dépends du reste du pays. Ces trucs sont chargés de corruption, de gabegie, de clientélisme et de tuerie. (1) De sorte qu’à leurs morts, le salut des privilégiés ne vient que de la montée du fils du défunt ou de son proche collaborateur au pouvoir. Ce fils devient le fanion fédérateur d’une cohorte de profiteurs et de gangsters politiques qui refusent l’expression du jeu politique tout en portant le masque des élections. Assourdis et aveuglés par leurs prérogatives, ils ne voient venir la menace contre leur bouffe que des opposants qu’ils maltraitent et châtient. Ignorant les défies du moment pour leur pays, ils ne peuvent préparer leur jeunesse à répondre aux défies du futur. Nos adversaires disent que l’on voit ça aussi en Amérique avec la famille Bush et aujourd’hui avec Hillary Clinton. C’est faux. Les primaires dans les partis américains, contribuent à façonner la conscience démocratique des candidats. De sorte que quelque soit la qualité de sa victoire à la présidentielle, le victorieux est sous la dictature des intérêts du peuple souverain. Les États-Unis d’Amérique sont vigoureusement démocratiques, et contribuent puissamment à façonner le futur et même à modeler notre perception de ce futur.
Les Rois d’Afrique sont coupables de n’avoir pas vu venir la traite négrière. Ils sont coupable de n’avoir pas vu venir la colonisation. Et plutard ceux qui ce sont pris pour nos Présidents, sont tous aussi coupables pour n’avoir pas pu faire subir à leurs pays, la même métamorphose industrieuse que celle de la Chine, de la Corée du Sud ou même de l’Inde. Ces rois et ces Présidents africains doivent convenir qu’ils sont des négateurs de l’histoire. Nous pensons que c’est une défaillance. Et si nous autres nous échouons maintenant, les générations futures en concluront que ce fut une déficience. Ésope fut un temps un sage africain. Il dut faire face en son temps de la moquerie de ces lecteurs de type européen, qui le raillaient du faits que les africains ne lisant pas, ne pouvaient profiter de sa haute sagesse. Fort heureusement La Fontaine avec peine découvrir ses œuvres. Et nous avons tous lu la fable « Le Loup et l’Agneau. » Mais Ils sont combien parmi nous, qui savent que dans cette fable, c’est l’agneau qui fut le coupable ? De toutes les façons, le reste du monde l’a compris sauf les africains. Et la dernière nation à le comprendre est la Chine. Et aussi tôt après l’avoir comprise, elle s’est transformée en Loup. Comment en pourrait-il en être autrement ? Il n’y a pas d’alternative dès que l’on comprend la fable d’Ésope. De nos jours la question que nous devons nous poser, est de savoir l’enjeu du moment. Avec en pensée que, le futur est la continuation du moment. De sorte que si nous ratons la réponse, nous aurons raté le futur. Cet enjeu du moment me semble être la Démocratie. La Démocratie, par la pluralité d’opinons et des alternatives qu’elle permet, concourt à la manifestation de la transparence et donc, à la perfectibilité de la société. Nos contradicteurs disent que dans les chefferies traditionnelles, il n’y a pas de vol ou de détournement. C’est mal connaitre le quotidien dans ces chefferies. D’où viennent donc ces histoires de vampirisme et de sorcellerie que l’on juge dans les chefferies ? Les détournements des fonds publics ou privés se situent à un palier supérieur sur l’échelle du vampirisme. Le sorcier tue un individu, le détourneur tue une nation. Nous invitons cependant à tolérer les chefferies traditionnelles en ce sens qu’elles sont un héritage précoloniale et contribuent à l’enrichissement de nos cultures et de nos valeurs. Les manifestations économiques et folkloriques qu’elles organisent, participent significativement au produit intérieur brut de nos nations. Mais ces chefferies ne sauraient se constituer en des institutions plus que décoratives.
2 – De la Démocratie dans les colonies et les États postcoloniaux.
L’idée de qualifier l’Afrique francophone de colonie se justifie dans l’esprit des critiques en ce sens que, la France est comptable du dépérissement de ces anciennes colonies pour avoir contribué à assassiner ceux des indépendantistes qui auraient pus assumé leur responsabilité en en conduisant leur pays vers la prospérité et l’expansion. Et il me semble qu’il n’y a pas un seul remaniement ministériel dans un pays francophone de nos jours, qui se soit opéré à l’insu des officiels français. Mais ici, je préfère le terme postcolonie en se sens que, les déçus de l’indépendance désirent une recolonisation de leur pays et c’est ce qui me semble justifie le score de Lionel Sinsou au Benin et l’appel parisien du nouveau Président de ce pays dès sa première visite en France. (2) (3) De toute façon la droite américaine a déjà perçu ce besoin accru de dépendance chez l’élite africaine. Elle qui par la voix de Donald Trump appelle à la recolonisation de l’Afrique, pour dit-il nous apprendre à fabriquer des allumettes. En réalité, c’est pour que les États-Unis ne soient plus en reste des européens et asiatiques si cette éventualité se précise. Chez une partie des républicains, il est en ce moment inconcevable que les entreprises américaines achètent des minerais africains chers aux français et Anglais alors qu’ils peuvent user de leur position dominante pour accéder directement à ces ressources.
Les avancées de la démocratie me semblent indéniables dans nos pays. On en cite pour preuve le foisonnement des journaux et l’organisation périodique des élections. Et le faible rendement économique du fait de la démocratisation des institutions, vient plutôt de l’absence de la gouvernance en tant que lanceur du marcher et en tant que palliative aux insuffisances des acteurs économiques. L’objectif de la gouvernance dans nos nations, n’est pas la recherche de la performance sociale, ni la saine régulation des institutions, mais l’orientation de la société et des institutions à des fins personnels, non pas pour aider l’efficacité des acteurs sociaux, mais pour jouir autant que possible du pouvoir. C’est ce qui explique que Biya ait dit : « Ne dure pas au pouvoir qui veut. » Une façon de dire « venez donc me prendre le pouvoir si vous en êtes capable. » Nous somme donc dans un conteste où ceux qui gouvernent sont hors de leurs sujets. Ce n’est pas la faute de la démocratie. C’est le manque de démocrate au pouvoir.
Comment forger la conscience démocratique des aspirants au pouvoir dans l’État me semble être le questionnement intelligent de l’effort démocratique dans nos pays et non la dénonciation de la Démocratie.
3 – La démocratie permet de poser les vrais problèmes de la société.
Ce n’est pas à la démocratie de poser les problèmes de la société. Cette tâche revient aux acteurs qui animent la vie démocratique. Cela relève du Marketing politique. Ce besoin de formuler les besoins du peuple pour y répondre par un programme de gouvernance conséquent relève de l’homme politique. Or l’homme politique cède place à l’entrepreneur politique si le pouvoirisme, le clientélisme, l’affairisme et la corruption deviennent l’obsession des acteurs aux pouvoirs. Les injustices générées par ces sortes de gouvernance, invitent aux efforts d’autodéfense des autres protagonistes pour le pouvoir. Dans une logique de pouvoir, Les aptitudes à l’autodéfense peuvent prendre la forme d’une contestation meurtrière. Nous avons vu dans ma narration introductive que tout pouvoir est une injustice par essence vis-à-vis de ceux que cela leur a échappés. L’alternance régulière au sommet de l’État est donc à la fois une urgence et une nécessité absolue dans la recherche de la stabilité et de l’efficacité sociale. Ce désir de renouvellement et de régénérescence est l’intention réelle de la nature. Le corps humain lui-même se renouvelle entièrement tous les onze ans. C’est cela la leçon de Barack Obama aux Présidents Africains et à notre jeunesse qui a hâte d’accéder déjà au pouvoir. Que leurs arrivées au pouvoir soient démocratiques ou non, que serai la chine sans Deng Xiaoping, le Burkina Faso sans Sankara, et les États-Unis sans Kennedy ?
Deng Xiaoping était minoritaire dans l’exécutif du Parti communiste quant il initia les réformes pour faire de la Chine « l’atelier du monde. » Sans ces réformes, la chine serait toujours un acteur marginal sur la scène internationale. Nous connaissons les réformes agricoles de Sankara au Burkina Faso. Si de nos jours, le peuple Burkinabè peut tenir tète à ses dictateurs, c’est justement parceque grâce aux réforme de son Capitaine éternel, la famine s’est éloignée de lui. Kennedy a lancé le programme lunaire américain au moment où techniquement et technologiquement, les États-Unis n’étaient pas encore préparés. Ce programme a permis aux entreprises américaines ayant bénéficié de l’effort de recherche spatiale de dominer la scène industrielle mondiale pendant 40 ans. Le républicain Reagan non seulement, a obtenu l’effondrement de L’URSS qui par ricochet induisit notre libération des geôles du Parti unique, mais a aussi donné un coup de pouce significatif à la Silicone Valley qui servit de fondement au lancement par All gore (alors Vice-président sous Clinton) du programme « des autoroutes de l’information » qui fut à la fois le sextant et l’exposant de l’internet tel qu’il se présente de nos jours. Barack Obama a lancé des programmes de recherches industrielles en 7 ans plus qu’Ahidjo-Biya en 56 ans de Présidence. Le dernier programme de ce Noir, sur le cerveau humain permettra un jour de doté les robots des cerveaux presque humains. Ces robots monteront des usines sur des planètes hostiles actuellement à l’homme et permettront les premiers échanges interplanétaires. L’alternance n’a que des avantages ; une succession de fainéants peut se relayer au pourvoir. Et comme le jour ne peut que succéder à la nuit, un réformateur actif et lucide y parviendra immanquablement et entreprendra des initiatives qui auront pour objet, de multiplier la fortune du pays par un nombre proche de l’infini. C’est de cette philosophie que nait le besoin de limitation des mandats à la tête des l’États. La vigueur des institutions américaines est en corrélation avec cette idée. Nos adversaires disent que, 30 million d’américain sont pauvres et hors système. Ils feintent d’oublier que dans nos pays, la pauvreté atteint parfois 80% de la population et que, aux États-Unis, 20 millions d’immigrés clandestins trouvent mieux d’y vivre que de rentrer dans leurs pays d’origine. Nous voyons avec les propositions de Bernie Sanders reprises maintenant par la candidate Hillary Clinton que, plus que dans tout autre pays, la capacité des États-Uniens de se remettre en cause est sans limite.
4 – En Occident, le peuple est l’objet et la finalité de la Démocratie
On prend le pouvoir en en Europe pour le meilleur. Chaque Dirigeant souhaite faire pour son peuple mieux que son prédécesseur et s’y emploi par des réformes et économiques et démocratiques. Et même quand la reforme aboutie à la révolte, on convient plutard que ces réformes furent judicieuses. C’est ainsi que Margaret Thatcher préféra perdre des élections que de céder aux caprices des syndicats anglais. C’est ce qui différencie l’homme politique du populiste. L’un ne pense qu’aux intérêts réels de l’État. L’autre ne pense qu’aux intérêts immédiats de lui-même se prenant pour le peuple. Entre les deux pôles il y a un tout un gouffre. L’un croit à la créativité du peuple et active les canaux nécessaires pour y parvenir. L’autre croit à la satisfaction du peuple et détourne l’effort national pour cet objectif. Telle me semble être la source du succès États-Uniens, Allemand, Anglais, Japonais et Suisse, en opposition aux difficultés de la Grèce, de l’Espagne et du Venezuela actuellement en faillite. Le Dieu africain Thoth- Hermès milite en faveur de la Démocratie pluraliste quand il affirme : « Tout passe éternellement d’une forme à une autre et tu n’es pas une exception. » Cela signifia, au niveau de l’État, le changement d’homme et aussi bien souvent, le changement de politique qui veut dire alternance. L’accomplissement de l’injonction du Dieu Thoth « Ne reste pas silencieux lorsque le mal est prononcé car la vérité brille au dessus de tout, comme le soleil », présuppose un espaces où les libertés individuelles, publiques et démocratiques sont garanties. En 1964, engagé dans une campagne présidentielle contre Lyndon Johnson le candidat de la maffia de l’industrie militaire en guerre au Vietnam, Barry Goldwater a déclaré à son auditoire en Pennsylvanie que, « La Puissance Fédérale se doit d’être suffisamment absente pour laisser libre court à la liberté individuelle, à la libre entreprise, aux jeux des forces du marché, aux logiques concurrentielles et suffisamment présente pour les activer et les promouvoir». Quand Barry Golwater dit cela, il est simplement l’interprète pour son peuple du Dieu Africain Thoth. En ce temps là, le mode libre était d’un socialisme keynésiens et le communiste marxiste totalitaire occupait ses rivaux : la Chine et l’Union des républiques socialistes soviétiques. L’Amérique avait alors crié « à bas l’ultralibéralisme ! » Et Goldwater perdit l’élection. Mais deux de ses héritiers ont surgi par la suite comme deux volcans aux larves envahissantes, Reagan et Tacher. Et nous avons eu des résultats que l’on sait. De nos jours la question qui se pose même à la Chine est de savoir combien de temps peut tenir le libéralisme économique sans des libertés politiques et démocratiques.
5– Les valeurs universelles, les valeurs qui n’ont qu’elles-mêmes pour référence, ne sont pas de l’impérialisme.
« Ouvre (pour l’humanité) le Royaume de la Lumière ! » Dit le Dieux Thoth. Nous avons dit ailleurs que l’humanité était sous l’oppression du besoin. (4) La satisfaction du besoin à une grande échelle suppose un minimum d’organisation sociale. De cette organisation découle la répartition des tâches et la discipline. La discipline requiert une autorité qui l’anime et l’oriente. L’efficacité de cette autorité n’est possible que si elle est remise en cause et comparée à autre chose de possible. Nous parlons à ce moment de pouvoir et de la possibilité légitime pour que chaque acteur y accède à son tour avec honneur. C’est cela la Démocratie. C’est une inspiration universelle. Et les États qui ne comprennent pas doivent y être contraints. C’est cela le discours de Mitterrand à La Baule. Il faut construire avec amour et beauté les institutions qui animent la vie démocratique. C’est cela l’intention républicaine de Platon. À court d’argument, Banda Kani accuse que se sont des démocrates qui ont tués Socrate. C’est possible, mais de nos jours aucune société démocratique en compétition avec les autres démocraties de part le monde, ne peut tuer ses Savants. Ce n’est dont pas une accusation actuelle.
L’effort du gouvernement américain en matière de démocratie vise le bien suprême de l’humanité. Je pense au rôle que joue le corps de la Paix, aux actions des volontaires du progrès et aussi aux efforts de l USAID. Les américains offrent presque gratuitement des DVD de 1000 livres qui expliquent les procédés technologiques divers. Les Universités les plus chers pour l’américain moyen, offrent des cours gratuits en ligne pour le reste du monde. On suspecte des organisations américaines qui aident à l’extension du domaine de la démocratie dans nos pays, de filiales de la CIA. Je n ai aucune preuve. La vie démocratique à besoin des animateurs et d’agitateurs d’idées. Ce n’est que constructif qu’ils en trouvent ailleurs, si nos États ne leurs procurent pas des équivalences.
Nous devons désirer la démocratie. Nous devons aimer la démocratie. Nous devons vouloir que les institutions qui encadrent la vie démocratique chez nous soient plus belles que les institutions américaines. Une organisation sociale démocratique comme celle des États-Unis, qui a inventé la télévision, l’internet, des ordinateurs, des imprimantes, la robotique, les satellites… doit être reproduite sans ajournement. À la Sillicon valley sous impulsion De Barack Obama, on fait actuellement des études sur 6000 personnes en Afrique de l’Est pour rendre faisable la possibilité de créer un revenu universel pour toute l’humanité et ainsi tuer la pauvreté dans le Monde. Banda kani affirme qu’il n’a pas d’élection libre en Occident. Il le dit parcequ’il qu’il se sachant inaudible en dehors de l’auditoire africaine, il peut user du mensonge. Il veut contribuer à sa manière à forger une conscience de tricheur chez les jeunes africains. Il refuse de dire que si 100/100 d’élections en Afrique présente des irrégularités, ce pourcentage en Europe est proche de 1 pour 1000. Il parle de la théorie du maillon faible cela ne peut ce passer dans un monde où un sur dix américains parvient à scénariser le monde et sait se projeter dans le futur. D’ailleurs si nous quittons les États-Unis, on voit que dans la seule ville de Tokyo, on achète en 6 mois, plus de livres de toutes sortes que dans l’ensemble des pays africains en un an. Il ne suffit pas pour les panafricanistes d’invoquer et d’évoquer Dieu et sa (mauvaise) parole contenue dans la Bible ou le Coran, les seuls livres lus en Afrique. Ce fut l’erreur de Gbagbo et son entourage de pasteurs. L’hésitation politico-économique de l’Afrique est avant tout intellectuelle. Il n’y a pas de miracle en politique. Sur une initiative stratégique de Reagan, l’URSS s’était disloqué parceque Staline avait tué tous les penseurs de l’Union. L’Afrique défaille parceque le carriérisme est le dieu de nos professeurs et cadres. Le dieu des politiciens a trois têtes, la conspiration, la cleptomanie et la dénégation du peuple. Tous ces dieux sont des époux d’une seule déesse encore plus puissante : la bouffonnerie. C’est ce qui a expliqué que longtemps, les maffieux politico-économico-administrative en occident aient obtenu facilement dans nos pays des coups d’États, des rebellions et même des génocides quand cela les a arrangés. Avons-nous changé depuis l’époque où nous vendions nos compatriotes en esclavage ? Les preuves nous ayons changé manquent. L’État postcolonial en ce fermant à la démocratie, a manqué son rôle pédagogique et moralisateur dans nos sociétés.
Un démocrate a horreur d’arriver au pouvoir par la tricherie, la fraude ou la corruption. Un démocrate a horreur de se maintenir au pouvoir par la tricherie, la fraude ou la corruption. Un démocrate a horreur de se maintenir au-delà de 10 ans au pouvoir. Ce n’est pas parceque ce n’est que dans certains pays que l’on trouve cela, que les africains ne doivent pas partager ces idées. « Tu dois, dit le Dieu Thoth, aspirer à la perfection parceque c’est ainsi que tu atteindras le but. Tu dois savoir que rien n’est parfait et pourtant tu dois en faire ton aspiration et ton but. » Les anciens africains sont certainement à des années lumières inatteignable par nos contemporains.
On nous dit que l’Amérique est violente. On oublie de dire que, si on met entre parenthèse la traite négrière et les conquêtes arabes, L’Afrique postcoloniale a assassiné des africains plus que les colonisateurs et que en ce moment cette tuerie continue. Si nos Présidents dont la presse affirme qu’ils ont bu le sang de leurs citoyens et manger leurs chairs, étaient à la tête de l’Hyperpuissante Amérique, le monde serait pire. Pendant que Banda Kani joue au populisme anti-impérialiste, près de 300 espions russes et chinois volent quotidiennement les informations techniques et technologique dans les industries et le centres de recherches américaines au profit de l’économie de leurs pays respectifs. 3000 chinois étudient aux USA aux frais du gouvernement chinois. Les russes et les chinois savent où sont leurs intérêts et nous refusons de les imiter. Senghor a peut être vue juste en qualifiant le nègre d’émotif et d’irraisonnant. Ce n’est pas une aide pour notre jeunesse que de semer dans leur mental des germes d’antipathie pour ce pays démocratique, qui contribue tant à l’expansion et au bien-être du monde. Les États-Unis sont militairement en Europe et au Moyen Orient du fait de la dernière guerre mondial qu’ils n’ont déclenchée. Ils y sont venus au secours de leurs cousins, les anglais. Ils sont au Japon pour avoir été les premières victimes des japonais. Ils sont en Corée du sud pour dissuader le risque belliqueux de la Chine et de la Corée du Nord. Ils ont puni Saddam Hussein pour avoir éprouver sa moquerie lors des attentats du 11 septembre 2001. Ils sont en Afrique pour ne pas laisser à tous leurs rivaux, un continent volontairement faible. Les revers de Kadhafi viennent de son inspiration économique très louable. Avec son projet de fond monétaire africain, Il menaçait d’affranchir l’Afrique francophone de la tutelle monétaire du trésor français. Il aurait du comprendre que dans sa logique de gangsters, Sarkozy allait faire payer la facture en Lybie, les États-Unis pour le retour de la France dans l’Otan. Il se dit à Washington que les technologies militaires allemandes peuvent rendre la Russie invincible dans une confrontation directe. Or si elle n’est pas contenue, la France est dangereuse grâce à sa proximité avec l’Allemagne. C’est de là aussi que viennent les faits relatifs aux « écoutes américaines ». En Lybie, l’Amérique n’avait donc pas d’autre choix que de soutenir Sarkozy dans ses bêtises. Vue du Pentagone, La faute revient aux chinois et aux russes qui n’offrent pas de garantie pour la paix mondiale. Leurs instituions démocratiques n’étant pas crédibles. Le libérien Charles Taylor n’a pas hésité à quitter le pouvoir quand Bush le lui à demander. Kadhafi aurait dû faire de même quand Obama le lui à demander.
La perfection est dans l’ordre démocratique en ce sens qu’elle rend possible toutes les innovations sociales.
6 – Il n’y a rien à réinventer parce que la science universelle actuelle est l’enchaînement de l’Antique Science africaine débarrassée de ses trésors occultes.
L’aspect occulte des sciences africaines n’est point à convoiter parce que nous n’y comprendrons rien. Tous les problèmes qui se posent derechef à l’africain, ont été résolus par nos ancêtres les égyptiens et dans une moindre mesure, les nubiens. Toute la science politique, diplomatique et sociale se trouve dans les fables Ésopéennes. Quant à la philosophie, la mythologie en fournie suffisamment malgré les pillages et la brouille de certaines versions en langues grecs traduite en français ou en anglais qui nous sont parvenues.
Dans les médias, Tayou Kamgain semble dire qu’en Occident, le concept scientifique relève de la division, de l’individuation. Alors qu’en Afrique, la science relève de la complexité, du groupe et que l’individu ne compte pas. Tayou peut-il avoir raison, je ne pense pas. Il n’y a aucun fait social qui milite en faveur de ses déclarations. D’ailleurs au cours d’une émission avec la journaliste Juliana Tadda, à une question sur la science africaine, Tayou a esquivé la réponse en racontant le succès à un festival, la mode africaine enseigné à l’Institut Cheik Anta Diop. En ma position d’auditeur je vis que la journaliste embarrassée eut la courtoisie de ne pas allez plus avant dans les questions de ce genre. Même si nous considérons ces groupes de femmes qui s’associent pour aller de champ en champ de leurs membres en temps du labour, de semence comme en temps de récolte, on observe que le fruit de la récolte revient toujours au membre à qui appartient le champ. Il me semble que Tayou est un fidèle lecteur de ces écrivains de type africain dont la mémoire est taraudée par des années d’esclavage et de colonisation subies par notre peuple. Ces gars s’imaginent qu’ils peuvent révolutionner les choses, se faisant ils contribuent à cultiver l’attentisme chez nos jeunes. Quel sens nous pouvons donner à la complexité et à l’individuation que Tayou veut opposer ? Le mythe D’Osiris y répond admirablement.
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