Le collectionneur Sindika Dokolo avait annoncé en 2015 son souhait de rapatrier des objets d’art classique volés en Angola. C’est désormais en partie chose faite. Le 4 février, deux masques et une statue tchokwe du musée du Dundo à Lunda Norte, une région du nord de l’Angola proche de la République démocratique du Congo, ont regagné le pays lors d’une cérémonie officielle orchestrée à Luanda en présence du roi tchokwe Mwene Muatxissengue Wa-Tembo. Les œuvres avaient disparu au cours de la guerre civile entre 1975 et 2002.
Les trois pièces exposées jusqu’en avril à la Fondation Sindika-Dokolo rejoindront plus tard leur musée d’origine. «J’ai découvert voilà trois ans que le bâtiment avait été réhabilité et mis aux normes, confie Sindika Dokolo. C’est un petit musée bien fait, avec un parcours didactique qui n’a qu’un seul défaut: il était très ethnographique, ce qui faisait perdre de vue la dimension artistique. Lorsque j’ai demandé où étaient les grands objets on m’a répondu que ça avait été volé depuis les années 1970.»
«Se défaire du regard colonial méprisant».
Pour mener à bien leur rapatriement, il s’est inspiré aussi bien des procédures offensives du Nigeria, qui réclame des bronzes détenus par le British Museum, que des restitutions des biens spoliés juifs. Deux marchands d’art africain, le Bruxellois Didier Claes et le Parisien Tao Kerefoff, l’appuient dans ses recherches. La stratégie ? Prendre contact avec les détenteurs d’objets litigieux en leur proposant de les indemniser du montant qu’ils ont payé en échange de la restitution. Le cas échéant, Sindika Dokolo menace d’engager des poursuites judiciaires.
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