Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions nègres” «Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté. «Sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y pas de liberté, et sans indépendance, il n’y pas d’hommes libres». «L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais c’est celle qu’on enseignera aux pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches». «L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera, au nord et au sud au Sahara, une histoire de gloire et de dignité».
Voici donc, quelques citations tirées de la dernière lettre écrite par Patrice Lumumba à sa femme. Cet homme dont le nom figure parmi les premiers leaders panafricanistes fut également le premier chef du gouvernement de l’actuelle RDC en 1960 au lendemain de son indépendance. Son malheur fut le souhait de vouloir le bonheur de son jeune pays, et de l’Afrique en général.
Le 30 juin 1960, alors que le Congo applaudissait la cérémonie officielle de accession à l’indépendance sous le joug des belges, Lumumba pris la parole pour prononcer un discours qui marquera le monde. En ce court moment, l’on a ressenti une immense fierté sur les figures de certains et grande amertume sur les mines d’aucuns. Ce jour ci, le programme bousculé par l’intrusion des dires de Patrice Lumumba, se termina par les principes du «politiquement correct». Le roi belge enragé et humilié parce que défié par un nègre, serra malgré tout les mains aux bois d’ébène considérés comme des «biens meubles». Tout ceci bien sûr, maquillé par des sourires hypocrites et de forts applaudissements.
L’homme fort du Congo et d’Afrique était bien conscient de ce qu’il fut comme acte. Mais, un guerrier ne s’enferme guère dans sa case pour crier ce qu’il pense de son ennemi. A l’époque, même à une minute près de la proclamation de l’indépendance, aucun leader africain n’osait dicter les règles de gestion de son état sans l’aval du colonisateur, au risque d’y laisser sa peau. Mais Lumumba le savait, il savait que tout le monde savait que c’étaient des vérités absolues tout ce qu’il a pu dire courant son discours. Malgré tout, il voyait en lui la voix de ceux qui n’avaient pas de voix pour dire non au néocolonialisme, à l’impérialisme, à la domination occidentale et au mépris.
Aujourd’hui Patrice Lumumba est mort, l’impérialisme vit, le néocolonialisme respire à fond, la domination occidentale de plus en plus virile, et le mépris se savoure de ses victimes.
Aujourd’hui Patrice Lumumba est mort! Sa personne, ses idées, ses convictions politiques, son amour pour le Congo et pour l’Afrique restent immortels. Car, en chacun de nous qui luttons pour la libération et le développement de nos pays d’Afrique, on s’inspire de lui d’une façon ou d’une autre.
Je tenais à rendre hommage à ce géant d’Afrique, de l’humanité à travers ce petit écrit. Je l’ai découvert depuis peu, et je n’ai malheureusement pas eu la chance de le connaitre. Oui j’appelle cela une chance, ou dirai je plutôt une bénédiction aurait été de côtoyer un homme aussi rare. Il faut du cran et une audace incroyable pour un tel sacrifice sachant ce qui peut e découler. Mais son amour pour son pays et son peuple, son optimisme et son espoir pour l’avenir l’emportèrent. Lire «une saison au Congo» d’Aimé Césaire, est plus qu’un livre dont je me réjouis d’avoir étudié au lycée. Depuis ce moment, je ne cesse d’aller à la rencontre de cet homme de légende à chaque fois que j’en ai l’occasion. Patrice Emery Lumumba repose en paix.