Les chrétiens connaissent l’histoire de la sainte famille fuyant le despotisme d’Hérode pour se réfugier en Égypte. De même après la mise au tombeau, Pierre trouvera au sépulcre vide des bandelettes (Luc 24:12 TOB), ce qui est d’un usage égyptien mais non juif. Mais reprenons plutôt l’histoire de Jésus sans a priori. Les généalogies lui donnent pour ancêtre David ? Mais ceci est réfuté par Jésus lui-même selon l’évangile de Matthieu (22:42). Il contredit les pharisiens qui pensent que le Christ est fils de David, grâce à une parole de David lui-même qui dit: le seigneur a dit à mon seigneur :Assieds-toi à ma droite. Si David l’appelle seigneur, comment est-il son fils ? Nul ne put lui répondre. Donc pour Jésus, le Christ n’est pas descendant de David. Les deux généalogies, différentes, ont été ajoutées aux évangiles pour convaincre les juifs récalcitrants que Jésus de la maison David est le Messie attendu. Les chrétiens d’Égypte, à Alexandrie ont toujours rejeté catégoriquement toute judaïsation du christianisme, tout comme l’ont fait Marcion et Tatien. Ajoutons encore que David, descendant de Ruth, est Moabite, donc non -juif, du sud de la Jordanie; le nom de sa mère n’a pas été transmis. Les sadducéens, les chauvinistes, ont refusé à la maison de David l’accès à la judéité. On objectera que Jésus né en Palestine ne pouvait être que juif. Écoutons Strabon, géographe grec contemporain à Jésus : A partir de Jérusalem, presque tout le reste du pays est fractionné entre tribus mélangées d’Égyptiens, d’Arabes et de phéniciens. tel est effectivement l’aspect du pays dans la Galilée, dans les cantons de Jéricho et de Philadelphie et dans le canton de Samarie. Précisons que la Palestine, comme son nom l’indique n’est pas une nation juive. Au 6e siècle, les babyloniens déportent la population juive (2 Rois XXV:11), ceci représentait 4600 personnes selon Jérémie (LII:30), le reste s’étant enfui en Égypte (2 Rois XXV :26). En 538, Cyrus, roi de Perse permit aux juifs de retourner en Israël, mais la majorité refusa, bien installée dans la Diaspora. Esdras les dénombre 42360 au retour (II:64); ce qui semble disproportionné au nombre de départ. Mais avant ou après l’exil, les juifs sont peu nombreux et se situent dans un amalgame de nations non juives, gouvernées par un monarque non juif, comme Hérode le grand au temps de Jésus. Si l’on en croit le codex Sinaïticus, Jérusalem était cosmopolite (cf Actes II:5, II:9-11), le Codex vaticanus qui lui est postérieur transforme le terme “il y avait demeurant à Jérusalem des hommes dévots de toutes les nations” par “les juifs qui résidaient à Jérusalem étaient des hommes venus de toutes les nations”. Concluons par le fait que la Judée dépendait du royaume lagide, donc de la dernière dynastie égyptienne. La religion égyptienne, l’osirisme furent les bases du développement de la tradition chrétienne, comme l’ont reconnu Clément d’Alexandrie et Justin le Martyr. Le Dieu de Jésus n’était pas le dieu d’un seul peuple élu parmi des peuples déchus, mais le dieu universel de la pensée égyptienne. Précisons encore que le monothéisme n’est pas une création de Moïse puisqu’il apparaît bien avant Akhenaton dans le culte à Amon- Râ (Un hymne qui lui est dédié déclare : Tu es UN, SEULEMENT UN).
Vie de Jésus
Qu’en est-il du nom juif de Jésus: Yehoshû’a (=Yahvé sauve). La dernière lettre Aïn n’est mentionnée par aucune des sources araméennes, hébraïques ou arabes, ni même dans la transcription grecque. Irénée de Lyon, au II° siècle (contre les Hérésies II:24,2) interprète les trois lettres du nom de Jésus, ISh-W, comme “Seigneur du Ciel et de la Terre”. Or ces trois lettres existent dans les inscriptions anciennes nabatéennes et latines et correspondent à un nom égyptien Aïn (=i), S (Sh) et Ou en hébreu (comme Esaü) ou A en arabe (soit Isâ), Isha en égyptien. Ceci nous ramène selon le texte des Pyramides (III° millénaire avant notre ère) au cri D’Osiris en détresse : Isha-wi qui bravant les forces du mal, avertit le monde et se sacrifie pour sauver l’homme. Alors Nout, le Ciel vient à son secours, Osiris ressuscite d’entre les morts puis est couronné de gloire. Isha-wi signifie l’Annonciateur, c’est un attribut millénaire d’Osiris. La mère de Jésus porte un nom égyptien, même les savants catholiques le concèdent, ce nom est attesté dès le XXI° siècle avant J.C. dans la littérature du Moyen-Empire signifie l’aimée, la chérie, comme Maria – Amon fille de Thoutmès III. Maria ne se retrouve dans aucun des prénoms de femmes juives si ce n’est la sœur de Moïse l’égyptien. Ainsi quand Maria sentit le danger de rester en Palestine, elle se réfugia chez les siens. La conception divine de Marie est similaire à la conception d’Aménophis III ou d’Hatchepsout. Le 2° chapitre de Matthieu (II: 15 = Osée XI: 1) rappelle la prophétie “d’Égypte, j’ai appelé mon fils”. Poursuivons, la circoncision est une coutume égyptienne attestée depuis le III° millénaire avant notre ère, bien avant Abraham. La discussion de Jésus âgé de 12 ans avec les docteurs de la Loi dans le Temple reproduit un conte égyptien populaire au 1° siècle où Satme un fils de Ramsès II, appelé Si-Osiris, plongea dans l’étonnement les scribes de Double maison de Vie du temple de Ptah, et à l’âge de 12 ans avait surpassé scribes et savants dans la lecture des livres sacrés. A propos du baptême conféré par Jean Baptiste, l’évangile des Hébreux met dans la bouche de Jésus les paroles suivantes : “Quel péché ai-je commis pour aller me faire baptiser par lui (Jean Baptiste) ? De même Marcion refusera d’intégrer dans son évangile l’épisode de ce baptême, considéré comme une addition judaïsante. Durant les cinq premiers siècles, et l’art paléochrétien en témoigne, la croyance dominante en Orient comme en Europe était que Jésus fut baptisé enfant. Le baptême en Égypte existait dès le 2° millénaire avant notre ère. Il était couramment pratiqué à la période gréco-romaine dans le culte d’Isis. Jésus s’exprimait en araméen, non pas dans l’hébreu académique et aristocratique. Sa dernière parole est en araméen invoque El-i, mon Dieu, mais aussi bien en hébreu qu’en araméen ou en phénicien. L’évangile de Pierre, trouvé en Haute Égypte, nomme Jésus Seigneur (et non pas avec le terme judéo messianique Christ) ; les derniers mots qui lui sont attribués sont en égyptien : “Mon ka, mon ka, tu m’as délaissé”, en grec dynamis, force. Dans la théologie égyptienne, c’est Atoum qui est le ka de tous les dieux dès le 3° millénaire avant notre ère, puis c’est le monothéisme d’Isis, précurseur du christianisme, qui prendra la relève. Et les femmes présentes commémorèrent la mort d’Osiris à la manière égyptienne en pleurant et en se frappant la poitrine.
L’histoire romaine en Palestine est jalonnée de révolutionnaires égyptiens, et tout harangueur de foule était un égyptien. Paul l’expérimentera une génération plus tard à Jérusalem, après qu’il soit revenu à l’observance de la Loi juive. Il fut quand même contesté par les juifs d’Asie, et dut se réfugier à la forteresse Antonia (Actes XXI). Le tribun de la cohorte romaine prend pour un égyptien (XXI:38). De même Jésus vivait en Égypte dès l’enfance (selon de nombreux apocryphes), il étudia la médecine et y reçut sa formation avant que d’y être salarié (selon Origène citant Celse, le talmud de Babylone…). Une fois arrivé en Palestine, il y rencontre un contexte cosmopolite intégrant des populations égyptiennes. Il était sans doute vêtu d’un pagne comme un prêtre égyptien, le visage rasé travaillant pour vivre comme tout prêtre égyptien. Sa longue tunique est un himation grec qui apparaîtra plus tardivement dans l’art chrétien. Il pratique les procédés de la médecine égyptienne, les exorcismes. Son emblème n’est pas la croix, mais l’animal sacré d’Osiris, le poisson. En annexe des temples égyptiens, la Maison de Vie, Per- Ankh était une maison d’études, ancêtre des universités, et il existait aussi des installations pour recevoir des malades. Où Jésus a-t-il étudié ? Était ce en haute Égypte, haut lieu de résistance contre l’occupation gréco-romaine, au Muséion d’Alexandrie, dans le temple d’Abydos, encore actif, ou même celui d’Héliopolis ? Celui-ci fut visité par Strabon (-58 à + 21-25 de notre ère) à la suite de Platon et d’Eudoxus. L’ancienne ville d’Héliopolis fut identifiée par Champollion comme l’actuelle Aïn Shams, adjacente à Matariyèh, où se trouve raconte-t-on l’arbre qui abrita Marie exténuée et l’enfant Jésus. La représentation de Jésus en pagne ou en tunique courte, imberbe va évoluer dès l’officialisation de l’Église au IV° siècle, et le canon intégrera nombre d’additions judéo-chrétiennes. Jésus, barbu, portera une longue tunique.
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