Le problème qui se pose ainsi est celui de la place accordée à l’homme dans l’organisation du système économique. Karl Marx avait entrevu le problème avec clarté et montré que sans solution à la question de la valeur, le modèle économique occidental qui domine serait un non sens, car voué à l’appétit de la classe bourgeoise contre les opprimés et les pauvres. On le voit aujourd’hui, la société occidentale est bloquée. Ce qui avait manqué à Karl Marx pour conduire à bien la forme valeur, c’était une description cohérente du système politique qui devait faire écran au capitalisme et surtout, l’expression de cette valeur, entendue comme le produit d’une orientation équitable des rapports de production et de répartition entre travailleurs et capitalistes aux fins d’édifier une société de bonheur. Voilà. Le fait économique est un fait social qui n’est pas isolé de la culture et de la religion. Cette question est résolue dans la pensée africaine. Le continent noir est donc celui qui conduira à l’alternative économique et financière au prochain siècle. Aux économistes africains de prendre toute la mesure de la portée de cette alternative au lieu de se poser en répétiteurs de la pensée économique dominante qui ignore notre histoire et notre culture. Le développement est avant tout, une affaire de culture.
La science économique n’existe pas sans la science politique et la science religieuse (le paradigme). Les dissocier est une grave erreur, du point de vue de la science. La théorie économique africaine est liée à son idée de partage, de complémentarité et de bien-être pour tous, laquelle est reprise dans l’organisation politique et les institutions de vérité contraignantes, qui implémentent ce partage et privent les individus et le pouvoir des libertés égocentriques. Seul ce modèle peut permettre de réconcilier l’homme avec le divin bonheur, loin des jouissances individuelles du capitalisme qui se gave du sang et de la pauvreté des peuples avilis. Bonne lecture et surtout, que nos économistes enrichissent la plate-forme proposée. Je n’ai pas la prétention d’avoir dit tout. J’ai simplement refait la théorie de la valeur telle que comprise par nos ancêtres. Il ne s’agit pas de ma théorie. Il s’agit de la théorie qui émerge de la pratique économique ancestrale.
Il s’agit à présent de partir de cette théorie pour mettre en musique, un modèle qui tienne compte du communautarisme comme forme idéal de développement, à toutes les échelles de l’organisation politique. Tous les villages doivent et peuvent se réorganiser en coopératives avec pour objectif le partage équitable des fruits de l’effort sous la bonne garde des initiés. L’arbre à palabres doit redevenir le modèle par excellence du consensus social autour de la richesse. Comme en Égypte, un partie de cet effort doit être sous contrôle de l’État pour s’assurer que la redistribution est effective en vue d’enrayer la pauvreté. Un surplus est reversé dans le trésor publique. Ce qui signifie que la monnaie doit être l’objet d’une étude qui tienne compte de la capacité à battre monnaie, à créer une dynamique démographique de nature à satisfaire la capacité de production pour contrer l’effet de masse de la réaction de l’Occident.
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