Le 10 octobre 2011, journée internationale contre la peine de mort, les États-Unis détiennent un étrange record. Ils réunissent le quart de la population carcérale mondiale, et se classent au cinquième rang en termes d’exécutions capitales derrière la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Yémen. Depuis sa réintroduction en 1976, la peine capitale est appliquée dans 34 états sur 50,Net a coûté la vie à 1254 personnes, dont une majorité d’hommes noirs. Près de 3330 personnes attendent, aujourd’hui, leur sentence dans les couloirs de la mort.
Derrière les chiffres et les constats, une question taraude militants abolitionnistes et chercheurs. Comment la peine de mort s’inscrit-elle dans une démocratie moderne? Pour tenter de répondre à cette question, Arnaud Gaillard, sociologue, s’est rendu dans huit états américains où la peine capitale est en vigueur. Il en a tiré un livre de témoignages et d’analyse, 999 (Max Milo, 2011) et un film, Honk (sortie le 9 novembre).
Pourquoi avoir intitulé votre ouvrage 999 ?
Ce sont les trois premiers chiffres du matricule des condamnés à mort dans plusieurs états, dont le Texas. Je les ai retenus comme un symbole de l’inhumanité de la peine capitale: Leur sentence est comme tatouée sur leur identité tout au long de leur incarcération, qui dure souvent plusieurs années.
Les Etats-Unis sont une des seules grandes démocraties (avec l’Inde et le Japon) à pratiquer la peine de mort.
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