Comme d’habitude, les préhistoriens ont affirmé que cette affaire n’était qu’une fraude. Manque de chance pour eux, en 1972, trois figurines ont été analysées par la méthode de la thermoluminescence dans les laboratoires du Pensylvania Muséum (USA). Les figurines datent de au moins 2 500 ans avant notre ère. Acambaro a ainsi été authentifié.
En 1923, Waldemar Julsrud, commerçant d’origine allemande, et le padre Fray José Marie Martinez découvrirent le site archéologique de Chupicuaro datant de l’époque pré-classique et contenant des vases, des bols et des figurines de la plus ancienne culture indienne connue, nommée d’après le site et datant jusqu’à 1 000 ans avant Jésus-Christ, antérieure aux indiens Tarascans, la plus vieille culture indienne connue à cette époque .
Quelques années plus tard, en juillet 1944, Waldemar Julsrud, alors âgé de 69 ans fit une découverte retentissante à Acambaro, petite ville mexicaine située à moins de 300 km au nord-ouest de Mexico, dans la province de Guanajuato.
Alors qu’il se promenait à cheval le long d’un fossé près de la colline du taureau, en compagnie d’un de ses employés, un fermier nommé Odilon Tinajero, son attention fut attirée par un morceau de céramique émergeant du sol. Malgré son expertise des civilisations précolombiennes et indiennes de ce continent, le style de la statuette lui est tout à fait inconnu.
Il demande alors à Tinajero de creuser et de lui ramener toutes les pièces similaires qu’il pourrait trouver. Tinajero se présente quelques jours plus tard avec une brouette remplie de ces statuettes. Julsrud était stupéfait par le style et la diversité des figurines. Il passa un marché avec son employé : il lui paierait 1 peso pour toutes les figurines entières rapportées mais rien pour celles abîmées, qu’il devait quand même lui remettre. Cette manœuvre bien connue de la récompense des ouvriers d’extraction à pour but d’empêcher le vol ou le détournement d’objets précieux. De plus, l’intérêt de la récompense en l’espèce devait inciter le fermier à être attentif et précautionneux pour éviter que les statuettes s’abîment.
Les figurines furent découvertes par groupes de 20 à 40 à l’intérieur de puits à une profondeur allant d’environ 1m20 à 1m80. Ce n’étaient pas des puits funéraires, car on a seulement retrouvé 6 crânes lors des fouilles. L’hypothèse émise par M. Julsrud est que celles-ci auraient été ensevelies à la hâte pour les protéger du pillage des premiers colons espagnols (ou peut-être d’autre chose, vu que nous allons voir que la composition et la datation de ces artefacts pose un gros problème).
Ce sont au total plus de 33 500 objets en céramique (dans une très grosse majorité), pierre, jade et obsidienne qui ont été retrouvés. Ils sont tous uniques, aucun exemplaire n’est similaire à l’autre. Ils sont de taille variable, de quelques centimètres à moins d’un mètre. Six différents types d’argile ont été utilisés, tous ont été fabriqués par la méthode dite du feu ouvert, qui nécessite un feu immense en plein air et d’importante quantité de bois, la température de cuisson du biscuit d’argile doit en effet monter jusqu’à 1020 degré.
En dépit de leur grande diversité, on peut les regrouper, par leur design, par centaines voire par milliers, comme issus de différentes cultures. M. Julsrud n’a jamais cherché à faire commerce de sa découverte, son but était scientifique et sa volonté de protéger un patrimoine qu’il estimait unique pour l’humanité n’a jamais été prise en défaut. Il n’a cessé d’ailleurs de se battre pour que des études scientifiques sérieuses, des datations, des analyses d’échantillons d’argile pour vérifier les provenances, ou le rapprochement avec d’autres artefacts soient réalisées. Peine perdue pour lui.
Mais pourquoi un tel rejet, un tel désintérêt des scientifiques et des archéologues pour le sujet ?
Et bien, l’une des principales raisons du rejet de cette découverte tient aux scènes que représentent ces figurines, à leurs représentations même.
Elles représentent en effet, entre autre, des dinosaures, des animaux inconnus, des reptiles, certains aux traits aviaires ; certaines semblent indiquer une forme de domestication de petits reptiles et de petits dinosaures, des grands singes, enfin, beaucoup représentent des divinités inconnues, la vie courante et ses objets usuels (pipes, instruments de musique, etc.)
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