On dit souvent pour ‘dissimuler quelque chose à un Noir, il faut le mettre dans un livre’. C’est une manière de dire que les Noirs ne lisent pas ou plutôt n’ont pas l’habitude de lire des livres. Il était impossible pour nos parents de nous transmettre le goût de la lecture car eux-même n’avaient pas reçu cet héritage, hormis quelques uns qui avaient étudiés dans les écoles coloniales. Il est important de rappeler qu’après la décolonisation, aux alentours des années 60-70, une grande majorité d’Africains était illettrée ou disons plutôt ne parlait pas les langues occidentales. Aussi, contrairement aux Afro-américains qui ont assimilé les habitus (manières d’être) des Euro-américains, tel que la possession d’une bibliothèque à la maison, beaucoup d’ Africains sont encore réfractaires à la lecture. Car celle-ci est souvent considérée comme un «truc des Blancs». Une perte de temps.
Il n’est pas obligatoire d’aimer lire des livres. Par contre, si vous êtes parents, il est certain que vous souhaitez ce qu’il y a de mieux pour vos enfants. Vous désirez que ces derniers réussissent à l’école et s’épanouissent personnellement. Donc si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour les aider, vous ne pourrez pas faire l’économie de la lecture.
La lecture et l’imagination
« L’école apprend à lire, mais n’enseigne pas le goût de lire. Or, on connaît l’importance de la lecture dans le développement intellectuel, cognitif et affectif de l’enfant, particulièrement après 6 ans, où la curiosité sexuelle cède la place à la curiosité générale. La lecture apporte des réponses, mais plus encore, stimule l’envie, de comprendre, cultive la mémoire et l’imagination, celles qui donnent le pouvoir de rêver et surtout d’élaborer des solutions nouvelles[…] C’est essentiellement en dehors de l’école que se cultive le plaisir de la lecture. Or, communiquer le goût de lire ne va pas de soi. Cela tient à la fois de la transmission et de la transgression. On sait la part de l’héritage des parents : lorsque ces derniers aiment lire ou tiennent simplement le livre ou les écrivains en bonne estime, ils favorisent l’intérêt que leur enfant peut leur porter. Parce qu’il aura pris l’habitude et le plaisir d’écouter les histoires, le soir au coucher par exemple, il aura plus tard envie de parcourir à son tour ses propres livres »
Qu’est-ce que l’imagination ?
« C’est dans l’imaginaire que l’enfant ira chercher les éléments de ses fantasmes et de ses rêves. Et cet imaginaire, c’est l’imagination qui vient l’enrichir : si l’on compare l’imaginaire à un grenier, l’imagination serait l’échelle qui permet d’y accéder ou en redescendre. Sans elle, pas de vie possible.
«Les contes, c’est une école qui forme l’individu. Les contes éveillent l’intelligence de l’enfant»
Dans le film The Magic of Belle Isle, Morgan Freeman, interprétant le rôle de Monty Wildhorn, un écrivain, dit de l’imagination qu’elle est « La force la plus puissante jamais mise en disposition de l’humanité ».
Beaucoup d’enfants naissent avec des dons et talents incroyables, et la lecture, parce qu’elle stimule l’imagination et la créativité, leur sera d’une grande aide pour exprimer pleinement leur potentiel ; mais également pour rêver.
Voila pourquoi, d’après moi, les Africains doivent lire des livres à leurs enfants, et éveiller en eux le goût de la lecture.- Lire des livres tous les soirs aux enfants –
Tous les soirs, quand je suis disponible, je consacre 10 à 15 min pour faire la lecture à mes petites sœurs avant qu’elles aillent se coucher. Si vous avez des enfants en bas-âges, Rollande Causse Rappelle ceci :
Je leur lis des contes, des histoires avec des personnages auxquels elles peuvent s’identifier et se reconnaître. Il y’ a des livres qu’on achète et d’autres qu’on emprunte à la bibliothèque. J’essaie de leur lire des livres sur des thèmes et sujets qui les intéressent.
Une étude scientifique à récemment prouvé les bénéfices de faire la lecture aux enfants. Lire } C’est désormais prouvé, faire la lecture aux enfants change leur cerveau. Si vous avez des enfants en bas-âges, Rollande Causse Rappelle ceci:
« Aujourd’hui, les albums pour tout-petits, les « livres de bébé», accompagnent dès les premiers mois ces temps de douceur où le nourrisson, serré contre celui qui lit, s’étonne, regarde, touche, hume et babille. L’objet livre devient pour lui un jeu, un jouet parmi les autres. Mais bébé grandit, marche et parle.
Il aborde alors la planète des albums aux illustrations colorées, des histoires, moments de joie partagé. Il découvre la langue et engrange mots et jeux de mots. Récit et images provoquent son imagination et enrichissent son imaginaire. Son intelligence se structure. Grâce aux rituels de lecture, ces albums passionnants lui donnent envie de savoir déchiffrer leurs signes mystérieux, l’envie d’apprendre à lire.»