Benkos Biohó, né vers la fin du XVIème siècle à l’actuelle Guinée-Bissau et mort le 16 mars 1621 à Carthagène des Indes en Nouvelle-Grenade, Colombie était un esclave marron leader d’un mouvement d’émancipation.
Après plusieurs tentatives, il parvient à s’enfuir et organise une armée de fugitifs dans les Montes de María, dans le sud de Carthagène. En 1605, il est reconnu chef du palenque de La Matuna par le vice-roi d’Espagne soucieux de rétablir l’ordre.
Le 18 juillet 1605, après plusieurs tentatives de capture des marrons et incapacité de battre leur armée, le gouverneur de Carthagène propose un traité de paix à Benkos en reconnaissant l’autonomie du palenque (appellation des communautés organisées d’esclaves marrons dans les colonies espagnoles) sous le nom de Matuna Bioho. Ce traité était juste une stratégie utilisée par les espagnols. En 1621, il fut arrêté, pendu et écartelé sur la place publique.
La communauté qu’il a fondé survit jusqu’à ce jour sous le nom de palenque de San Basilio et parmi les nombreux palenque qui ont existé, seul San Basilio a survécu. Il compte environ 4000 habitants, descendants des esclaves marrons.
Benkos Biohó survit par l’image du résistant ayant gagné le droit d’être un homme libre. A ce titre, il est une des figures emblématiques de la culture afro-colombienne.
(Sur la photo : sa statue sur la place principale de Palenque de San Basilio)
Les fils de Benkos sont les descendants d’un esclave enfui qui a fondé, au début du XVIIIe siècle, le tout premier village libre de Colombie. La culture africaine en Colombie vue et racontée à travers le prisme de leurs musiques : le son palenquero, la musique venue de Cuba arrivée en Colombie en 1920. La Champeta, musique exclusive des pauvres et déshérités qui à tout balayé sur son passage.
Benkos Biohó fut un cimarrón qui lutta inlassablement pour la libération des esclaves en Colombie. Il créa le Palenque de San Basilio (Palenque : Village peuplé par les esclaves libres) en accueillant tous les esclaves de la région en fuite. Sur toute la côte caribéenne de la Colombie, les tambours africains résonnent encore depuis les temps coloniaux. D’abord il y a eu la Cumbia y el bullerengue suivi du son venu de Cuba.
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