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Christiane Taubira demande réparation pour les D.O.M, premières victimes de l’esclavage

Afrikhepri Fondation Par Afrikhepri Fondation
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Economiste, ethnologue, ancienne directrice général de la confédération caraïbe et députée, Christiane Taubira propose en 1999 que  l’esclavage et la traite soient qualifiés de crimes contre l’humanité. Cette demande marque une étape essentielle de l’histoire des rapports entre la France et ses anciennes colonies, 150 ans après l’abolition de l’esclavage. Christiane Taubira demande que soit envisagé la possibilité d’une réparation matérielle pour les département d’outre mer, première victimes de l’esclavage et de la traite. Cette demande est refusée en commission des lois, mais la proposition  de loi est adoptée à l’unanimité des députés présents.

“[….] Le sujet dont nous sous sommes emparés n’est pas un objet froid d’étude. Parce qu’il s’écoulera encore quelques temps avant que la paix et la sérénité ne viennent adoucir la blessure profonde qu’irrigue une émotivité inassouvie, parce qu’il peut être rude d’entendre décrire par le menu certains aspects de ce qui fut une tragédie longue et terrible parce que l’histoire n’est pas une science exacte […] Ce rapport n’est pas une thèse d’histoire […]
Il n’est pas le script d’un film d’horreur, portant l’inventaire des chaînes, fers, carcans, entraves, menottes et fouets qui ont été conçus et perfectionnés pour déshumaniser. Il n’est pas non plus un acte d’accusation, parce que la culpabilité n’est pas héréditaire et parce ce que nos intentions sont pas de revanche. Il n’est pas une requête en repentance parce que nul n’aurait l’idée de demander un acte de regret profond et sincère à la république laïque, dont les valeurs fondatrices nourrissent le refus de l’injustice. Il n’est pas un exercice cathartique, (qui libère psychologiquement de ce qui est refoulé, traumatisant ou oppressant) parce que les arrachements intimes nous imposent de tenaces pudeurs. Il n’est pas non plus une profession de foi, parce que nous avons encore à ciseler notre cri de foule. Pourtant nous allons décrire le crime, l’œuvre d’oubli, le silence, et dire les raisons de donner nom et statut à cette abomination. Dès le début, l’entreprise fut marquée par la férocité. Quinze année ont suffi pour faire totalement disparaître d’Haïti ses premiers habitants, les Amérindiens. Alors qu’on en dénombrait 11 millions le long des Amériques en 1519, ils n’étaient plus que 2,5 millions à la fin du 16e siècle. Elle fut rapidement justifiée : elle relevait de la mission civilisatrice, visait à sauver des êtres sans âme, cherchait à rassurer le rachat de certains. Elle était légitimée par la prétendue malédiction de Cham. (référence au second fils de Noë et à sa descendance, ancêtres selon la Bible des peuples noirs d’Afrique qui furent maudits) […] La traite et l’esclavage furent extrêmement violents. Les chiffres qui prétendent les résumer sont d’une extrême brutalité.
En 1978, un bilan exhaustif de la traite et de l’esclavage pratiqués par la France à été établit. Elle apparaît comme la troisième puissance négrière européenne. Elle a donc pratiqué la traite, ce commerce, ce négoce, ce trafic dont les seules mobiles sont l’or, l’argent, les épices. Elle a été impliquée après d’autres, avec d’autres, dans l’esclavage qui transforme l’homme en captif, qui en fait une bête de somme et la propriété d’un autre.
Le code noir, (sous le règne de Louis XIV, ce Code promulgué en 1685, régentait le statut de l’esclavage dans les colonies françaises et la vie des esclaves noirs dans les îles. Il entérinait (ratification juridique qui rend valide (un acte) de fait la pratique du commerce triangulaire) qui a séjourné dans le droit français pendant près de deux siècles, stipule que l’esclave est un meuble et que l’esclave affranchi doit un respect singulier à ses anciens maître, aux veuves et aux enfants. Le commerce triangulaire a duré quatre siècles, puisque les premiers navigateurs ont atteint le cap Bojador en 1416, sur le Rio de Oro (partie méridionale du Sahara). Il est vite apparu que les Amérindiens allaient être décimés de façon impitoyable, par l’esclavage, les mauvais traitement, le travail forcé, les épidémies, l’alcool, les guerres de résistance. Le père dominicain Bartholomé de Las Casas, qui se proposait de les protéger, a suggéré l’importation massive d’Africains, réputés plus robustes.
Quinze à trente millions de personnes, selon la large fourchette des historiens, femmes, enfants, hommes, ont subi la traite et l’esclavage et probablement, au bas mot, soixante-dix millions, si nous retenons l’estimation qui établit que pour un esclave arrivé aux Amériques, quatre ou cinq ont péri dans les razzias, sur le trajet jusqu’à la côte, dans les maisons aux esclaves de Gorée, DE Ouidah, de Zanzibar et pendant la traversée.
Le commerce triangulaire a été pratiqué à titre privé ou à titre public pour des intérêts particuliers ou pour la raison d’Etat. Le système esclavagiste était organisée autour de plantations domaniale (droit qui fait partie d’un domaine ou qui appartient au domaine public) plus prospère ou aussi prospère que celles du clergé et de colons privés. Pendant très longtemps, jusqu’en 1716 les compagnies de monopole ont écarté l’initiative privée (notamment le Compagnie des indes occidentales, créée par Colbert en 1664, puis la compagnie du Sénégal en 1674. Mais le développement de l’économie de plantation, en plain siècles  des Lumière, à nécessité l’ouverture de ce monopole. Les lettres patentes (marine attestation de l’état sanitaire d’un navire en partance) du 16 janvier 1716 ont autorisé les ports de Rouen, de Saint-Malo, de la Rochelle, de Nantes et de Bordeaux à pratiquer le commerce de la traite, contre vingt livres par tête de Noir introduit dans les îles et une exonération de la taxe à l’importation […] Cette violence et cette brutalité expliquent très probablement, pour une large part, le silence qui tend à se rapprocher et à aboutir à une concordance des pouvoirs publics, qui voulaient faire oublier et des descendants d’esclaves, qui voulaient oublier. Pourtant nous savons le partage des responsabilités. […] Nous sommes ici pour dire ce que sont la traite et l’esclavage, pour rappeler que les siècles des Lumières a été marqué par une révolte contre la domination de l’Eglise, par la revendication des droits de l’homme, par une forte demande de démocratie, mais pour rappeler aussi que, pendant cette période , l’économie de plantation a été si florissante que le commerce triangulaire a connu son rythme maximal entre 1783 et 1791. Nous sommes là pour dire que si l’Afrique s’enlise dans le non développement, c’est aussi parce que des générations de ses fils et des ses fils lui ont été arrachées; que si la Martinique et la Guadeloupe sont dépendante de l’économie du sucre, dépendantes de marchés protégés, si la Guyane a tant de difficultés à la maîtriser ses richesses naturelles ( en particulier le bois et l’Or ), si la Réunion est forcée de commercer si loin de ses voisins, c’est le résultat direct de l’exclusif colonial; que si la répartition des terres est aussi inéquitable, c’est la conséquence reproduite du régime d’habitation.
Nous sommes là pour dire que la traite et l’esclavage furent et sont un crime contre l’humanité; […] Cette inscription dans la loi, cette parole forte, sans ambiguïté, cette parole officielle et durable constitue une réparation symbolique, la première et sans doute la plus puissante de toutes. Mais elle induit une réparation politique en prenant en considération les fondements inégalitaires des sociétés d’outre mer liées à l’esclavage, notamment aux indemnisations en faveur des colons qui ont suivi l’abolition. Elle suppose également une réparation morale qui propulse en pleine lumière la chaîne de refus qui a été tissée par ceux qui ont résisté en Afrique , par les marrons (Esclaves en fuite)  qui ont conduit les formes de résistance dans toutes les colonies, par les villageois et les ouvriers français, par le combat politique et l’action des philosophes et des abolitionnistes.
Elle (cette inscription dans la loi) suppose que cette réparation conjugue les efforts accomplis pour déraciner le racisme, pour dégager les racines des affrontements ethniques, pour affronter les injustices fabriquées. Elle suppose une réparation culturelle, notamment par la réhabilitation des lieux de mémoire.[…] Mais, nous allons cheminer ensemble dans notre diversité, parce que nous sommes instruits de la certitude merveilleuse que si nous sommes si différents, c’est parce que les couleurs sont dans la vie et que la vie est dans les couleurs, et que les cultures et les desseins, lorsqu’ils s’entrelacent, ont plus de vie et plus de flamboyance. […] Léon Gontran Damas (1912-1978), poète guyanais et député socialiste de la Guyane, Co-fondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor: Hurlait son ressentiment: “je me sens capable de hurler pour toujours contre ceux qui m’entoure et qui m’empêche à jamais d’être un homme”.

Discours devant l’assemblée nationale du 18 Février 1999

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Language Français
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