Frederick Douglass est l’une des figures afro-américaines les plus remarquables de son temps. Il est l’un des conférenciers et auteurs majeurs de l’histoire des États-Unis.
Né esclave dans le Maryland, il fut séparé de sa mère très jeune et ne sut jamais l’identité de son père blanc. A huit ans, il fut envoyé à Baltimore pour travailler chez Hugh et Sophia Auld. Au mépris de la loi de l’état, Sophia lui appris à lire. Son mari la désapprouva, arguant qu’un esclave sachant lire ne pouvait que devenir insatisfait de sa position et demander sa liberté.
En 1838, à l’âge de vingt ans, Douglass s’enfuit en se faisant passer pour un marin. Il s’installa à New Bedford dans le Massachusetts où il vécut avec sa femme, Anna Murray. De là, Douglass s’investit dans le mouvement abolitionniste et devint conférencier au sein de la société anti-esclavage du Massachusetts. Il se révéla être un brillant orateur, abolitionniste enthousiaste et ardant défenseur des droits de la femme.
Son ouvrage “narrative of the life of Frederick Douglass, an American slave”, publié en 1845, reçut des commentaires extrêmement positifs et fut instantanément un succès de librairie. Cependant, sa nouvelle renommée lui fit craindre que son ancien maître ne réclama sa propriété. Douglass choisit de partir pour l’Irlande. Il passa deux ans dans les îles britanniques et donna des conférences sur les horreurs de l’esclavage, principalement dans des églises protestantes. Il fut surpris du peu de préjugés raciaux des britanniques, constatant qu’ils le traitaient “non comme une couleur, mais comme un homme.”
De retour aux États-Unis, il s’installa à Rochester dans l’état de New York et fonda son propre journal, “l’étoile du nord”. Celui-ci proposait une tribune aux auteurs noirs et faisait la part belle aux figures noires de la société américaine. A partir de 1850, Douglass fit partie du réseau de l’underground railroad et sa maison, proche de la frontière canadienne devint une des étapes sur la route de la liberté.
Durant la guerre civile, Douglass insista lors de discours et dans les éditoriaux de divers journaux sur l’idée que le but de la guerre devait être l’abolition de l’esclavage et que les noirs devaient être autorisés à rejoindre l’union Army. Le 31 décembre 1862, le président Lincoln publia la proclamation de l’émancipation, déclarant que les esclaves situés dans les lieux hors des troupes de l’union étaient libres. Le congrès autorisa l’année suivante les noirs à s’enrôler dans l’union Army.
En 1865, les forces confédérales capitulaient avec la ratification du treizième amendement de la constitution américaine. L’esclavage était officiellement aboli dans tous les États-Unis.
Après la guerre, Douglass continua de se battre pour les droits des noirs américains et notablement pour leur droit de vote. Devenu veuf, Douglass se remaria avec son ancienne secrétaire, Helen Pitts, une féministe blanche de près de vingt ans sa cadette. Cette union provoqua une tempête de controverses. Douglass la désamorça en disant qu’il avait honoré la race de sa mère par son premier mariage et qu’il honorerait celle de son père par le second.
Douglass occupa différents postes publiques tels que celui de secrétaire adjoint de la commission de Santo Domingo, Marshall du district de Columbia et ministre américain de Haïti. Il mourut d’une attaque cardiaque en 1895, à l’âge de 77 ans.